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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Les premiers balbutiements

C’est encore un peu grossier, très flou et tellement fragile: un jeu de figurines sommairement sculptées dans une neige pas tout à fait collante, qu’on ose à peine présenter à la lumière de peur qu’elles fondent. C’est à cela que ressemble pour l’instant ce projet de roman qui s’est présenté à moi alors que je séjournais à Paris, en partie inspiré par la lecture de La mort des rêves (Le Masque), le polar dickien de la romancière Do Raze, que j’ai connue à Radio-Libertaire, et par certains commentaires critiques suscités par Bizango (ceux de Jean-Louis Trudel, de Claude Le Nocher et de Martine Desjardins, notamment). Je n’ai jusqu’ici que pris des notes, esquissé le contour de l’intrigue, fixé les enjeux probables et nommé les personnages principaux — du moins, ce que j’en perçois pour le moment. C’est une étape cruciale, à la fois excitante et frustrante. Je tâtonne encore dans la pénombre, hésite à trop en parler sinon à des gens très chers et très proches, pour tester l’idée de départ.

En face de chez Nancy, rue Garreau dans Montmartre, il y avait ce petit bistrot de quartier où je n’ai finalement jamais mangé mais dont le nom me semblait tellement évocateur que je l’ai pendant un moment envisagé comme titre de ce prochain opus: La Part des anges. Hélas, après vérification dans Google, j’ai découvert que non seulement un éphémère téléroman québécois des années 90 s’intitulait ainsi (confirmant le souvenir de Nancy) mais qu’au moins trois bouquins (respectivement d’Hubert Monteilhet, de K. Hylton et d’A. Bertrand) portaient également ce titre décidément trop commun. Trop dommage, vraiment, parce que cette expression qui désigne la partie du volume d’un alcool qui s’évapore lors de la mise en fût aurait été parfaite pour chapeauter l’histoire que j’ai envie de raconter cette fois, en plus de constituer un joli clin-d’oeil à la manie qu’avait ma défunte tante Michelle de systématiquement jeter au jardin ou dans l’évier la première gorgée de toute bouteille qu’elle débouchait. «Pour les esprits,» expliquait-elle, donnant vraiment l’impression de croire dur comme fer à leur présence autour de nous.

Soit. Pour le moment, faute d’un meilleur titre, mon nouveau projet de roman s’intitulera La Part des spectres. Mais d’ici à ce que j’en attaque résolument la rédaction, il me reste à bosser sur les scénarios que je co-signe avec Sébastien Gans (une BD hard) et avec Sophie-Luce Morin (notre série télé située dans le milieu universitaire), sans compter la collaboration éventuelle avec Bella sur ses chansons. Du pain sur la planche pour l’été qui s’en vient…

May 24th, 2011
Catégorie: Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune

3 commentaires à propos de “Les premiers balbutiements”

  1. Do a écrit:

    Bonjour Stanley,
    Me voici désormais impatiente d’en savoir plus sur ce mystérieux “part des spectres” !…
    À très bientôt, je l’espère.
    Amicalement,
    Do Raze

  2. Stanley Péan a écrit:

    Bonjour Do,
    Je ne manquerai pas de te tenir au courant sur les développements, maintenant que tu fais partie du club de mes Muses.
    À bientôt, je l’espère aussi.
    Stanley Péan

  3. Aline a écrit:

    J’ai bien hâte d’en discuter avec toi dans quelques jours (le 10?).
    A bientôt!

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