Jour 4: Quelle faute as-tu commise pour devoir bouger ainsi?
L’aube me tire d’un sommeil incertain. J’aurai tout juste le temps de remballer mes affaires et de filer vers la gare Montparnasse d’où partira tout à l’heure le TGV nolisé par les organisateurs du Festival international du livres et du film Étonnants voyageurs. En clair, mieux vaut remettre à plus tard le détail de mes activités d’hier; j’aurai quelques heures pour en écrire le récit, à bord du train.
Pour l’instant, les paupières encore engluées par le précipité de mes rëves agités, je me contenterai de signaler — en guise de liminaire à ma journée — la parution ce matin de ma nouvelle «Sortie définitive» dans le supplément web à l’édition d’aujourd’hui du Monde Magazine consacrée au Festival. Frédéric Joignot avait en effet sollicité la participation d’une dizaine d’invités de la manifestation malouine à ce numéro sur le thème du «retour des frontières»: on lira dans les pages du magazine disponible dès aujourd’hui les textes du Franco-tunisien Hubert Haddad, de l’Indien-Américain Suketu Mehta, du Djiboutien Abdourahman A. Waberi, du Français Gilles Lapouge et de l’Italien Paolo Rumiz et, sur le web, ceux de la Belge Lieve Joris, du Malien Issiaka Amkoullel ainsi que le mien…
June 11th, 2011
SORTIE DÉFINITIVE
une fable de Stanley Péan“Par ici”, ordonne l’un des officiers chargés de les escorter à travers la gare. Surtout, ne pas lui en vouloir, songe la jeune femme, une gamine à vrai dire. L’homme en uniforme ne fait qu’obéir aux ordres, sans méchanceté aucune. Ah, si seulement cette conviction pouvait défaire ce nœud dans ses tripes. Elle serre le petit corps contre son sein, pour le protéger de l’automne qui s’abat sur ce pays rêvé. L’hiver n’est plus bien loin. Chut, dodo. Maman veille. […]
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