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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 4 (bis): Paris est une fête

Écrit à bord du TGV spécial Paris—Saint-Malo nolisé
par Étonnants voyageurs, posté à l’arrivée à l’hôtel Central

Nous nous étions bêtement manqués, Sophie et moi, à mon dernier passage à Paris et, conséquemment, nous nous étions promis de nous reprendre cette fois-ci. D’où l’idée de ce rendez-vous hier midi Au Paradis tropical, ce resto haïtien du IIIe arrondissement dont j’avais fait la découverte avec Dieter le mois dernier. Aux derniers mois de sa troisième grossesse, ma jeune amie était tout aussi resplendissante qu’à l’époque de notre rencontre, à Montréal il y a presque neuf ans, quand elle m’avait sollicité pour une entrevue destinée à étoffer le mémoire de maîtrise qu’elle consacrait alors à mes romans et nouvelles. Elle et moi ne nous étions jamais revus depuis son départ du Canada, mais nous avions gardé un contact sporadique par courriel et via Facebook. En partageant d’abord une assiette d’akra lanmoru, suivi pour elle de poulet braisé à la créole et de ri ak djon-djon et pour moi de bœuf en aubergine avec de ri pwa kole, nous avons échangé candidement sur le temps qui passe toujours trop prestement, les hauts et les bas de la vie d’instit dans une école «sensible» et les exigences de la vie de parents.

Nous avons causé écriture aussi, puisque Sophie s’y adonnait en dilettante depuis un moment et qu’elle s’interrogeait beaucoup sur la finalité des haïkus, contes et réflexions qu’elle a pris l’habitude de coucher sur papier. Bien sûr, nous avons parlé de Bizango qu’elle vient de terminer, qui lui a permis de retrouver un univers familier et pourtant un brin déroutant («à cause de toute cette violence,» m’a-t-elle confié). Et puis, une fois son exemplaire et celui qu’elle comptait offrir à ses parents dûment signés, une fois le thé à la menthe terminé, nous nous sommes séparés rue du Temple, sur la promesse de nous revoir, peut-être à l’automne, peut-être même chez elle en banlieue parisienne, ce qui me permettrait de faire la connaissance de la petite famille qui à ce moment compterait un nouveau membre.

Retourné brièvement rejoindre Seb chez lui pour une autre séance de travail sur notre scénario de BD, je suis ressorti à l’heure de l’apéro à l’Écluse, où j’avais convié mes copines parisiennes Aline, Camille et Nancy, Brigitte mon éditrice et Aude son ex-attachée de presse. S’est brièvement joint à nous ce couple d’amis à Brigitte formé d’Emmanuelle et de son conjoint le sympathique romancier Dinaw Mengestu vite rappelés à la maison par leurs obligations parentales. Et j’étais ravi de retrouver l’«autre Aline», Aline de Lima, la ravissante et talentueuse auteure-compositrice-interprète d’origine brésilienne avec qui je collabore à l’écriture de chansons depuis un moment déjà. À cette table majoritairement féminine (les invités mâles nous ayant fait faux bond), augmentée par l’arrivée de Charlotte (une amie de Camille), nous avons bien bu, bien mangé, célébré le plaisir d’être ensemble et en vie, en refaisant un peu le monde qui au fond n’en demandait pas moins.

 

June 11th, 2011
Catégorie: Commentaires, Événements, Réflexions Catégorie: Aucune

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