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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

De la nostalgie, du plaisir de la musique, du charme de la ville-lumière…

À mon plus récent passage dans la ville-lumière en mai dernier, j’ai marché de longues heures, de nuit, en ruminant sur mes amours perdues sous une bruine légère. «Je dors peu, j’adore marcher et Paris est une ville faite pour marcher,» dirais-je pour paraphraser le personnage de Sidney Poitier dans Paris Blues. Après The Prize et Bell, Book and Candle, sur lesquels j’ai remis la main au cours des dernières semaines, c’est ce drame musical avec Paul Newman (encore lui) et Poitier dans le rôle de Ram Bowen et Eddie Cook, deux jazzmen américains expatriés sur la rive gauche parisienne, qui s’éprennent de deux touristes de passage (Joanne Woodward et Diahann Carroll).  Je viens d’en faire voir une de mes scènes-fétiches à ma Laura, qui séjournera pour la première fois de sa vie à Paris avec sa mère, l’été prochain : celle où Carroll s’extasie devant Notre-Dame que Poitier identifie sans même se tourner vers la cathédrale (vers la 4e minute du début de la séquence YouTube ci-dessous):

On passera bien sûr sur la candeur étonnante de Carroll qui apparemment n’a pas pris la peine de consulter le moindre guide touristique sur Paris (ne pas reconnaître Notre-Dame, même de nuit, relève d’une inculture étonnante pour une institutrice) et sur la logique typiquement hollywoodienne qui veut que Poitier s’éprenne forcément d’elle qui est noire, et que Woodward et Newman soient destinés à se tomber dans les bras. Telle était l’époque, on n’y peut rien. Ce qui comptait ici, c’est le climat très nouvelle vague qu’a voulu donner à son film le réalisateur Martin Ritt, la trame sonore swinguante à souhait signée Duke Ellington, la présence enthousiasmante de Louis Armstrong dans un rôle mineur (l’exubérant trompettiste Wild Man Moore) et de Serge Reggianni en discret figurant.

Je me réjouis par ailleurs de retourner bientôt moi aussi dans la ville-lumière, pour le lancement de Bizango ce printemps. April in Paris, ce sera tout à fait jazz, même si je ne partage avec mon idole de jeunesse Poitier que ses initiales. Et je me réjouis d’autant plus de cet événement que l’Amiral Rozankovic m’a fait entendre ce vendredi la maquette finale de «Dolorès», la chanson-thème de mon roman, brillamment interprétée par Philippe Laloux soutenu par notre excellentissime guitariste d’ami Ben Charest, en compagnie de Rozankovic au piano, à la composition et aux arrangements, de Grégoire Morency à la contrebasse, d’Evens Baptiste aux percussions et d’un quatuor à cordes. De toute beauté, je vous jure. Vous pourrez bientôt le constater d’ailleurs, dès que nous mettrons la chanson en ligne pour souligner en grande pompe la sortie du roman.

March 6th, 2011
Catégorie: Auditions, Commentaires, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

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