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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Les affres d’un défi: la création

Franketienne

Nul n’est une île, dirai-je pour citer un proverbe fétiche de mon défunt père, Mèt Mo. Et mal d’autrui n’est pas que songe, ajouterai-je pour en contredire un autre. Car les créateurs, dont les écrivains, n’élaborent pas leurs oeuvres en vase clos, en dehors des préoccupations quotidiennes, dans quelque lointaine tour d’ivoire. La littérature se fait contre le monde, tout contre lui. Voilà ce à quoi je pensais en transcrivant les propos du monumental Frankétienne, recueillis au téléphone dimanche dans le cadre d’une entrevue que je réalisais avec l’auteur de Dézafi pour le journal Voir (à paraître ce jeudi).

Un peu déçu de n’avoir pas su échapper aux aléas de ma vie personnelle et respecter l’échéance que je m’étais moi-même fixé pour mon roman Bizango (passé le cap des 300 pages, il m’en reste, tout au plus, une trentaine à écrire pour boucler l’intrigue, alors je ne désespère pas), j’ai trouvé matière à consolation et à méditation dans les paroles de ce véritable géant qui projette depuis un demi-siècle son ombre incontournable sur les lettres haïtiennes, cet authentique potomitan de la culture en mon île natale.

«Parce que mon écriture n’est pas accessible au premier degré, j’ai été longtemps comme un général sans armée, m’a confié Frank. J’écrivais, je publiais, mais on ne me lisait pas. Je faisais chier les gens et j’en avais conscience, c’était un choix : je voulais produire une œuvre tout à fait novatrice.»

Et en attendant de vous offrir le texte de mon entretien avec ce visionnaire que le public montréalais ne doit surtout pas manquer la semaine prochaine lors de son passage au Festival international de littérature, où il présentera sa plus récente pièce, Melovivi ou Le Piège (Cinquième Salle de la Place des Arts, les 23 et 24 septembre prochains), je vous propose ces quelques vidéos de Frankétienne glanés ça et là sur le net. (À défaut de savoir comment les intégrer directement dans le corps de ce billet, je vous refile enfin ces hyperliens…)

September 14th, 2010
Catégorie: Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune

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