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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

La Nature est un temple

Auberge du Savoir

Jusquà demain, je séjourne dans l’Estrie, pour prendre part aux Correspondances. J’ai fait la route de Montréal à Eastman en compagnie de MichBoul, ce qui nous a fourni l’occasion, à mon frère jumeau et moi, de faire le point sur nos vies respectives. Michel nous ne sommes guère vus ces temps dernier et même Homel, de retour de France et avec qui je passais la soirée de jeudi, se demandait ce qui avait de neuf dans la vie du Marassa.

J’aime bien les Correspondances, un événement convivial qui à l’instar des Donneurs de mon ami Jean Pierre Girard à Joliette, a pour objectif fort louable de ramener la littérature, l’écriture et ses artisans au coeur de l’agora… et qui permet de serrer la pince à des collègues que je ne croise pas souvent en cette saison de dormance pour le milieu littéraire: par exemple, Louise Portal, Louis Hamelin, Jacques Allard et tant d’autres qui participent à cette septième édition.

Hier, j’animais une table ronde assez fascinante sur le thème des grands négligés d’Amérique, qui réunissait Bernard Andrès, Serge Bouchard et Dany Laferrière. Enfin, animer est un bien grand mot parce que ces trois verbomoteurs n’avaient en fait pas besoin que je les encourage à la discussion, au débat; même en l’absence d’un modérateur, ils auraient multiplié les anecdotes captivantes sur ce thème qui convoquait les spectres de l’Histoire de ce continent. (Quelle déception cependant d’apprendre que l’excellente émission de Bouchard à la Première Chaîne quittera l’antenne cet automne… Décidément, les décisions de mes patrons de la radio publique ont souvent de quoi me déconcerter!)

Après le cocktail dinatoire à l’Auberge du Savoir, je suis allé souper chez mes amis Sandrine et André Champagne, qui passent toujours leurs été à Eastman; au menu, une entrée de tomates et bocconcini, rosbif au jus et pommes de terre, vins rouges, le tout agrémenté d’anecdotes et de souvenirs divers, la plupart liés à l’époque déjà lointaine de Bouquinville… (André et moi faisons volontiers ligue du vieux poêle!)

La fenêtre de ma chambre à l’étage de l’auberge donne sur le magnifique paysage estrien, qui s’étire à perte de vue et que j’irai arpenter en compagnie d’un autre vieux pote, Gary Richards (l’autre bad boy de la Commission Larose des états-généraux sur la situation et l’avenir du français au Québec). La vue panoramique qui m’est offerte évoque d’autres souvenirs estivaux, des amours passés. Presque malgré moi, je songe à Baudelaire:

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
[…]

Ma parole, je suis un incorrigible, un incurable nostalgique…

August 8th, 2009
Catégorie: Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune

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