Au nom du père
Sur une note plus légère, maintenant: si l’on en croit le regretté Pierre Desproges, «on reconnaît le rouquin aux cheveux du père et le requin aux dents de la mère.»
La boutade m’est revenue à l’esprit en visionnant à l’aube l’épisode de la série judiciaire Boston Legal diffusé hier soir à l’antenne d’ABC, épisode qui portait entre autres sur la responsabilité paternelle et le droit inaliénable de la femme à disposer de son propre corps. Missy Tiggs, une blondinette étourdie rencontrée au cours des précédentes saisons, retient les services de Shirley Schmidt (Candice Bergen) pour un procès à tout le moins insolite, même pour cette série: la jeune femme se serait apparemment fait inséminer artificiellement avec le sperme d’un amant d’une nuit, recueilli à force d’«arguments oraux», à l’insu de l’homme; malheureusement pour la future maman, Terrence, le père récalcitrant, par surcroît militant afro-américain, ne voit pas du tout cette grossesse d’un bon oeil, ne veut pas de cet enfant avec une amante d’un soir avec qui il n’avait aucune intention de développer une relation, et a conséquemment recruté Alan Shore (James Spader) pour obliger Missy à subir un avortement par ordre de cour.
Si on veut bien passer outre les usuelles invraisemblances qui n’ont jamais la moindre incidence sur l’enthousiasme que suscite invariablement chez moi cette série, on sera interpellé par la grande pertinence des interrogations soulevées par le débat mis en scène. Comme quoi, la télévision (même commerciale et mainstream) n’a pas perdu tout son pouvoir de présenter sous forme dramatique des questions intelligentes sur notre société. À voir, vraiment…
January 23rd, 2008Catégorie: Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune
January 23rd, 2008 at 20:08
[…] Here’s another interesting post I read today by Stanley Péan […]
January 24th, 2008 at 20:49
Même mort, Desproges est encore drôle… Pour la façon dont Boston Legal fait la récolte de semence par contre, j’oserai pas me prononcer là là.