Péan au Népal — Interlude poétique
Dans mes vagabondages sur le net, en préparation pour ce voyage, je suis tombé sur la traduction anglaise par Manu Manjil de ce poème de Suman Pokhrel, « A Story of the Setting Sun and the Moon », que je me suis échiné à traduire à mon tour en langue de Molière. Oui, je sais bien, n’ayant pas accès à l’original en népali, je me suis sans doute éloigné encore plus de l’esprit du poète. Je me permets néanmoins de vous donner à lire le fruit de mon labeur.
February 29th, 2016À propos du soleil couchant et de la lune
Suman PokhrelLa route issue d’on-ne-sait-où
file droit vers l’ailleurs
sans se soucier de la halte qui l’attend
file, l’abandonnant
où elle se trouve.rien de différent ne survient ici
du pareil au même, à chaque époque.Nulle route n’a jamais
cheminé
avec la halte à son flanc.La route continue d’où elle vient
vers l’ailleurs où elle va
seule – en étrangère.La halte continue d’attendre
le regard perdu dans le lointain
en pleurs
essuyant ses yeux en silence
tel un village désespéré
au milieu de la plaine déserte.Nulle route n’a jamais
joui de l’amour de la halte
pas plus que celle-ci n’a pu suivre
le sillage de la pèlerine.Ce soir, aussi
le Soleil a dû raconter cette même histoire
avant de disparaître
laissant la Lune esseulée
soupirer de désir pour sa lumière.
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