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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Le FIL et moi, mes émois au FIL

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La 22e édition du Festival international de la littérature tire à sa fin. Pour des raisons hors de mon contrôle, je n’ai pas pu assister à tous les événements qui m’attiraient. Mais je garderai un souvenir impérissable de ceux où j’étais présent, dans la salle comme sur le podium. Mon amie Michelle Corbeil, directrice générale et artistique de l’événement, que je devine épuisée par le branle-bas de combat permanent des dix derniers jours, a de quoi être fière de son festival qui est aussi le nôtre : le public était au rendez-vous, les écrivains et autres artistes en verve et en grande forme. Que demander de plus? Sinon ce don d’ubiquité qui hélas m’a fait défaut.

Parti le jeudi 22 septembre pour accompagner Patsy, mon ex au Théâtre Capitole pour le gala Forces avenir au cours duquel notre fille Laura s’est vue décernée une médaille d’argent et une bourse d’études pour souligner son engagement dans son milieu estudiantin, j’ai hélas manqué Le chant de la cigale crépite comme un feu de bois, la soirée d’ouverture du FIL consacrée au centenaire d’Anne Hébert, de même que les activités du dernier week-end de septembre. De retour à Montréal en début de semaine, j’ai pu me joindre à Michelle lundi matin pour accueillir à la Bibliothèque Bruno-Roy (Maison des écrivains, quartier général de l’Union des écrivains québécois) quelques-uns des invités étrangers du Festival.

De retour à la Maison des écrivains mardi midi, j’ai suivi avec intérêt les échanges entre le jeune romancier suisse Guillaume Rihs (Aujourd’hui dans le désordre, Kero) et la dramaturge romancière Fanny Britt (Les maisons, Cheval d’août), modérés par Claudia Larochelle avec la grâce et l’intelligence coutumière. Leur dialogue s’est avéré du meilleur augure pour la suite, c’est-à-dire le jumelage des deux écrivains initiés par le Festival. Mardi soir au Cabaret Lion d’Or, j’ai pu apprécier en direct la qualité et l’intensité d’interprétation du diseur, chanteur et pianiste Babx (Cristal automatique, Bisonbison) qui s’appropriait avec autant de gouaille, de fougue que de respect la parole des Jack Kerouac, Jean Genêt, Arthur Rimbaud, Aimé Césaire et autres poètes d’hier et d’aujourd’hui qui font partie de son répertoire.

Mercredi midi, c’était à mon tour de me retrouver sur le podium aménagé au rez-de-chaussée de mon ancien qg de l’UNEQ, en confrontation amicale avec le romancier suisse d’origine camerounaise Max Lobe (39 rue de Berne, La Trinité bantoue, Confidences tous trois parus chez Zoe), encore une fois arbitrée par la charmante Claudia. Encore là, à raison des parentés thématiques entre nos œuvres respectives, on peut anticiper une belle correspondance entre Max et moi pour le projet de jumelage littéraire Genève-Montréal conçu avec le flair usuel par Michelle Corbeil. [Pour découvrir Max Lobe, rendez-vous sur son blogue.]

Mercredi soir, de retour au Lion d’Or, je me suis laissé porter par deux voix issues de mon île natale lors du spectacle Haïti est une fête, monté par mon vieux pote l’écrivain/éditeur Rodney Saint-Éloi. D’abord, entouré du comédien Jean Marchand (quelle voix, quelle présence!) ainsi que des pianistes et jumelles Mehrshid et Hourshid Afrakhteh, le magnifique Anthony Phelps nous a offert une traversée de son œuvre poétique lumineuse et dense qui m’a rappelé, si besoin en était, pourquoi il fait toujours figure de phare dans les lettres francophone. Ensuite, en deuxième partie du diptyque, l’intranquille James Noël et ses complices Pascale Monnin, Chloé Sainte-Marie, Babx et Rodney Saint-Éloi se sont éclatés sur scène autour et au cœur des vers incandescents de James.

Autrement, lundi soir à la Chapelle historique du Bon-Pasteur (et jeudi à la Chapelle du Musée d’Amérique francophone en ouverture du festival Québec en toutes lettres), j’ai eu l’honneur et le bonheur de côtoyer sur scène Gilles Archambault, qui est une sorte de mentor moi. À l’occasion des deux présentations de Gilles Archambault et Stanley Péan : à voix basse, une causerie littéraire et musicale suggérée par Michelle Corbeil, l’écrivain et ex-animateur de l’émission Jazz soliloque, qui a bercé mes fins de soirée dans ma jeunesse, et moi-même avons discuté de nos passions communes pour les belles-lettres et les notes bleues lors d’un programme ponctué par nos lectures d’extraits choisis chez des écrivains que nous aimons (Cortazar, Mosley, Gerber, Izzo) ou dans notre œuvre personnelle, et par les chansons et musiques interprétées par le quartet réunissant autour de mon ami le pianiste et compositeur Anthony Rozankovic le saxophoniste Samuel Blais, la chanteuse Stéphanie Laliberté et le bassiste Jean Cyr.

Je n’ose trop commenter ces deux soirées, vous référant plutôt à deux critiques parues au lendemain de la représentation de Québec dans Le Soleil et dans le webzine Info-Culture. Je prends tout de même la peine de signaler que c’est dans ce cadre que le combo a créé la chanson « By Your Bedside », écrite par Anthony et moi en hommage et en souvenir à ma défunte amie Hélène Monette, et que j’ai lu une nouvelle inédite écrite pour l’occasion, « Bootleg », la plus récente (més)aventure de mon alter ego Marvin Courage.

Semaine intense, donc, dont je suis ressorti avec juste le regret d’avoir manqué non seulement l’hommage à Anne Hébert, mais aussi la fête à Patrice Desbiens, le lancement du nouvel album du slammeur Ivy (avec les membres du trio MISC) et enfin le duo réunissant le comédien/écrivain Robert Lalonde et le pianiste John Roney autour des écrits de Jack Kerouac en français, pour ne nommer que ces spectacles-là. Je me console à l’idée qu’il existe des captations vidéo de quelques-unes de ces soirées, réalisées pour les archives du Festival international de la littérature. Et comme je connais bien la directrice artistique et générale… 😉

October 2nd, 2016
Catégorie: Commentaires, Événements, Lectures, Nouvelles Catégorie: Aucune

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