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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Caraquet, à l’aube du premier jour

Il a fallu un peu plus de sept heures de route — et j’exclus le dîner à Edmunston et les pauses-pipi — pour arriver enfin de Saint-Roch-des-Aulnaies aux Chalets de la plage de Bas-Caraquet où les enfants, leur mère et moi logerons pendant les prochains jours, tandis que je prendrai part au volet poésie du Festival acadien de Caraquet. Résolument moderne, conçu pour le vacancier relativement fortuné (enfin, j’imagine, même si mon chalet m’est grâcieusement offert), le charmant village dans le village — une vingtaine de petits bungalows jaunes quasi identiques, disposés en trois rangs à deux minutes de marche du littoral — rappelle autant Edward Scissorhands que The Prisoner (je suis au Numéro 1, hé hé hé…)

Longtemps je me suis levé de bonne heure, convaincu que j’étais tiré de mon sommeil rarement aisé par les premières lueurs de l’aube, mais il semble que je sois plutôt programmé pour me réveiller aux heures blêmes de la nuit, malgré les rideaux opaques du chalet, malgré le décalage horaire maritime. Levé un peu avant cinq heures, je profitais de la connexion internet intermittente  pour lire les journaux et surfer un peu à droite et à gauche. Le hasard n’existe pas, à ce qu’il paraît, mais je souris à la coïncidence qui m’a fait lire dans la même demi-heure cette lettre d’opinion parue dans Le Devoir la semaine dernière («I am not Elvis Gratton» par Jean Chenay); la critique sévère de l’ouvrage L’Aménagement linguistique en Haïti : Enjeux, défis et propositions (CIDIHCA / Université d’État d’Haïti), collectif sous la direction de Robert Berrouët-Oriol, qu’a fait paraître le linguiste Yves Déjean sur le site AlterPresseHaïti: déménagement linguistique»); la non-moins vigoureuse réplique de Berrouët-Oriol qui circule pour l’instant par courriel mais dont la mise en ligne ne saurait tarder; et enfin, sur Haïti Nation, le deuxième volet de l’essai de Hugues St. Fort sur la problématique identitaire chez les écrivains haïtiens de l’intérieur et de la diaspora («Quand est-on écrivain haïtien?», deuxième partie)…

Tout ça alors que le jour, qui s’annonce hélas un peu gris, se lève sur l’Acadie… Avouez qu’il y a de quoi sourire! Et c’est fou ce que sourire peut me faire du bien à l’occasion, surtout ces temps derniers où le sourire s’est avéré encore moins aisé qu’à l’accoutumée…

August 4th, 2011
Catégorie: Commentaires, Lectures, Réflexions Catégorie: Aucune

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