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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Lettre au Président de l’UNEQ

La romancière Nadine Magloire, qui ne lâche pas prise aisément, est intervenue hier sur le babillard de ce blogue, prenant ombrage de ce que j’aie cité dans mon billet du 18 avril dernier son commentaire sur mon rôle de parrain de la 26e édition du Festival PanAfrica International. En consultant ma boîte de réception de courriels personnels où elle me fait d’ordinaire parvenir ses lettres ouvertes destinées à l’ensemble de la presse québécoise, je constate que parallèlement à son dernier message ici elle avait adressé aux journalistes du Québec une nouvelle missive que je reproduis ici, sans aucun commentaire.

21 avril 2010

Monsieur Péan,

Utilisez-vous votre blogue pour exciter vos «fans» contre moi? Qu’espérez-vous? Qu’ils me lapident?

Apprenant par son blogue qu’il était le porte-parole de Vues d’Afrique, j’ai mis ce commentaire: «Vous connaissez l’Afrique comme vous connaissez Haïti» dûment signé de mon nom. Quand je donne mon opinion, quel que soit le sujet, ou quand je critique quelqu’un, je ne me cache pas sous un surnom farfelu, comme j’ai remarqué que le font ceux qui commentent les blogues. Ma réflexion m’a valu la verve ironique de M. Péan qui a déclaré que je ne cessais de lui reprocher de n’avoir pas parlé de mon roman Autopsie in vivo dans l’émission Vous m’en lirez tant et dans son magazine Le Libraire. Voici ce que j’ai écrit sur ce blogue:

«Il y a une photo que j’aurais aimé pouvoir afficher. Elle a été prise à la librairie La Pléiade à Port-au-Prince, Haïti en 1975. Sur cette photo, il y a assise côte à côte, Nadine Magloire et Marie-Thérèse Colimon signant leur livre respectif: Le Sexe mythique et Fils de misère. Ce qu’il y a de spécial à propos de cette photo, c’est que ce jour-là, c était la signature de MON roman, Le Sexe mythique. Mme Colimon était venue pour ACHETER MON LIVRE et avoir UNE DÉDICACE. Son livre avait paru à la même époque que le mien. Je lui ai dit de s’asseoir près de moi et de signer aussi le sien. Voici le genre de personne que je suis, monsieur Péan. Autre chose: cette écrivaine m ‘avait demandé d’écrire quelque chose sur son roman. Auparavant je n’avais jamais parlé de livres. J’ai apprécié la confiance de Mme Colimon en MA GÉNÉROSITÉ. J’ai donc écrit un article sur Fils de misère. Et, trois ans, plus tard, quand j’ai fondé le magaszine Le fil d’Ariane, j’ai publié l’article dans MON MAGAZINE.»

Il me semble que le rôle du PRÉSIDENT de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois devrait être, entre autre, de promouvoir les écrivains du Québec. Je ne m’attendais pas à ce que vous parliez d’Autopsie in vivo à l’émission Vous m’en lirez tant puisque je suis OSTRACISÉE à Radio-Canada. Mais ce serait normal que Le Libraire, consacré aux livres, mentionne, au moins, la sortie de mon roman, d’autant plus que je ne suis pas une inconnue pour vous et que vous êtes d’origine haïtienne comme moi.

Vous prouvez que j’avais raison d’écrire, dès 1975, dans Le Sexe mythique: «Ces c… ne déplaceront pas une pierre du chemin s’ils pensent que ça fera l’affaire du voisin. Égoïstes jusqu’à la bêtise, voilà comment ils sont. Et cette maladie semble incurable».

C’est parce que Autopsie in vivo est un livre important que vous avez choisi de ne pas attirer l’attention sur lui. Il est d’autant plus important qu’Haïti étant à reconstruire, après le tremblement de terre, il faut un bon diagnostic concernant les gens de ce pays. Ceux qui veulent les aider risquent d’échouer, s’ils ne savent pas EXACTEMENT à quoi s’en tenir. C’est maintenant une chance inouie pour Haïti de devenir un vrai pays, ce qu’il n’a jamais été. Ce n’est pas en attribuant aux Haïtiens des qualités qu’ils n’ont jamais eues qu’ont va les aider à s’en sortir. IL FAUT ÊTRE LUCIDES. Je l’ai déjà dit. Imaginez un médecin qui doit soigner un malade sans qu’il sache de quoi il soufre. Il faut mettre le doigt sur ce qui fait que Haïti a été un échec complet, tout de suite après son indépendance. Il vaut mieux le chercher dans les gens du pays eux-mèmes, au lieu de toujours l’attribuer à des coupables extérieurs. Les Québécois n’ont-ils pas vaincu tout ce qui était contre eux pour devenir ce qu’ils sont maintenant?

Nadine Magloire

April 22nd, 2010
Catégorie: Commentaires, Lectures Catégorie: Aucune

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