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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 6: Sur le pied de guerre

Ce n’était qu’un jeu: rien à voir avec la «guerre» qu’entend livrer désormais l’infâme gouvernement du non-moins infâme Jean Charest non pas aux contestataires étudiants mais bien à l’ensemble des Québécois et Québécoises qui ne pensent pas comme sa clique conservatrice, néo-libérale sous prétexte de maintien de l’ordre public. Nous ne sommes pas dupes, cependant.

Ce n’était qu’un jeu, bien entendu; un «conflit amical» juste pour rire et pourtant fertile en beaux moments d’émotion et de musique. Je parle en fait de la «Battle» (joute d’improvisation) de ce 31e Jazz sous les pommiers. Ce soir, le quartet québécois réunissant le contrebassiste Michel Donato, le batteur Isaiah Ceccarelli (en remplacement de Pierre Tanguay), le pianiste François Bourassa et leur capitaine le saxophoniste Frank Lozano a livré une chaude lutte à l’équipe française menée par le saxophoniste Thomas de Pourquery, avec le claviériste Benjamin Moussay, le contrebassiste Arnault Cuisinier et le batteur Edward Perreault.

J’avais le plaisir d’animer et d’arbitrer la rencontre en toute complicité avec mon homologue de France musique, Alex Dutilh (l’animateur d’Open Jazz, du lundi au vendredi à 18h00). Et si l’équipe québécoise a perdu selon le score officiel, le grand gagnant a manifestement été le public de Coutances, assemblé dans un Théâtre municipal plein à craquer, et qui a embarqué dès la première épreuve et qui 90 minutes plus tard en redemandait, manifestement conquis. À quand le match de revanche? de me demander spontanément les festivaliers qui m’accostaient sur le site, après l’événement. Je ne sais pas vraiment. Pour ma part, je suis partant. Alors n’importe quand…

*

Pendant ce temps, de l’autre côté de l’océan, si je me fie à ce que je lis sur l’état de détérioration du climat social au moment où Jean Charest s’apprête à faire voter en chambre l’équivalent de la Loi des mesures de guerre de 1970 pour museler tout opposant idéologique de son administration pourrie, les grands perdants dans le conflit des dernières semaines, ce ne seront pas tant les étudiants grévistes que l’ensemble de la population québécoise et la démocratie elle-même.

Mais ça, tout le monde semble s’en foutre, en autant que les ponts ne soient plus bloqués par ces marxistes, anarchistes et autres idéalistes anti-capitalistes qui ont osé croirent qu’ils pouvaient entraver la bonne marche d’un système géré par une petite clique qui n’a à coeur que ses propres intérêts qu’elle aime bien confondre avec le bien public. (Parce qu’elle le veut, le bien public, cette clique de minables… Elle le veut rien que pour elle!)

May 18th, 2012
Catégorie: Commentaires, Événements Catégorie: Aucune

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