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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Fais ce que dois…

Deux mots sur les entrevues, fort agréables, que j’ai accordées à Jade Bérubé de La Presse (hier) et Caroline Montpetit du Devoir (ce matin). D’abord, sans avoir l’air de vouloir acheter leurs bonnes grâces, puis-je dire à quel point les deux journalistes étaient bien préparées, avaient non seulement lu le livre mais aussi beaucoup des précédents et s’étaient même penchées sur les plus récentes pages de mon dossier de presse. Le fait mérite d’être souligné, ce professionnalisme étant une qualité qui se perd, en ces jours où la littérature apparaît comme cadet des soucis des médias. (Une perle: dans une station de radio de l’Outaouais, il y a longtemps, un animateur m’avait avoué en ondes qu’il n’avait pas lu le roman pour lequel il me recevait à son émission, qu’il avait en fait pour pratique de ne jamais lire les livres de ses invités écrivains et qu’il voulait en fait que je le convainque de lire le mien… Seigneur!)

«J’ai trouvé bizarre de constater que La Presse n’a publié aucune entrevue avec vous depuis plus de dix ans!» a remarqué candidement Jade Bérubé, qui ne me connaissait pas. Elle a raison bien sûr; votre humble serviteur n’avait pas accordé un seul entretien au quotidien de la rue Saint-Jacques depuis celui signé par l’ex-directeur du cahiers Livres, Mario Roy, à l’occasion de la sortie de Zombi Blues en 1996. Il y a des raisons à cela, évidemment, mais Jade Bérubé les ignorait. Elle a passé quatre ans de sa vie en France et a donc manqué l’«Affaire Péan-Bombardier-La Presse», de triste mémoire, qui avait fait couler (inutilement) tant d’encre en juin 2002 et m’avait valu  le banc des pénalités dans l’Empire Gesca (pour un temps, en tout cas). N’insistons pas.

«C’est que tu as une grande gueule!» de souligner Caroline Montpetit, que je connais un peu mieux et depuis longtemps (on a séjourné à l’île Maurice en même temps, en juin 2005; elle couvrait la remise du Prix Prince-Maurice du roman d’amour, je siégeais sur ce jury). Heureusement, on n’a pas parlé que de ma grande gueule, qui m’a valu bien des ennuis professionnels ou autres et bien des inimitiés. Caroline a abordé des aspects du bouquin et de ma vie dont je ne m’attendais pas à discuter. On a aussi beaucoup évoqué la figure de mon défunt père, Mèt Mo, emporté par le cancer il y a bientôt vingt ans. On reconnaît l’arbre à ses fruits, selon le proverbe, et plus que jamais, ma vie et mon oeuvre me semblent hantées par ce spectre omniprésent. On ne guérit décidément pas de la mort de son père.

September 26th, 2007
Catégorie: Réflexions Catégorie: Aucune

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