stanleypean.com


Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Ce que nous partageons

Lucie Roy et moi (Photo: Louise Leblanc)

Bientôt trois ans que Tatianna Rose, à l’époque responsable des relations publiques à la Fondation canadienne pour le cancer du sein, m’a contacté pour m’informer de la tenue d’un concert bénéfice au profit de la Fondation au Musée d’Amérique française. Tatianna me proposait d’accueillir en entrevue à mon émission l’artiste en vedette, la chanteuse Lucie Roy, qui effectuait alors un retour à la scène après des années d’absence et, surtout, une valeureuse lutte contre la maladie dont elle avait triomphé.

Pour un tas de raisons qu’il ne serait pas utile d’expliquer ici, il n’avait pas été possible de recevoir Lucie Roy à Quand le jazz est là, mais j’avais fait la promotion du concert avec diligence. Inspiré par le courage et la détermination de cette femme qui reprenait le micro pour la cause, dans les circonstances susmentionnées, j’ai écrit le texte « I Don’t Want To Go » qui prend le contrepied du propos de Jacques Brel dans « J’arrive »… et l’ai offert à Lucie Roy, dont j’avais entretemps appris qu’elle était aussi compositrice. Elle m’a remercié du geste, puis je n’ai plus entendu parler d’elle pendant des mois…

Au printemps suivant, alors que je me préparais à m’envoler pour Paris où je comptais célébrer mon cinquante-deuxième anniversaire de naissance, Lucie m’a fait parvenir en format audionumérique la démo de la chanson qu’elle avait tirée de mon texte. Ainsi débutait la collaboration intense qui s’est étalée sur deux ans et demie et a produit l’album What We Share, disponible depuis hier sur les plateformes numériques désormais usuelles (Apple Music, Google Play Music, Spotify). Avec ses dix-neuf plages (dix-sept textes à moi mis en musique par Lucie plus deux morceaux instrumentaux de son crû), What We Share représente le fruit de notre labeur combiné. Ces chansons aux accents jazz, funk ou brésilien traitent de thèmes variés allant de l’amour trouvé, perdu et retrouvé, de l’angoisse suscitée par les épreuves auxquelles feront face nos enfants à la nécessité de s’accrocher à l’espoir et à la foi en face de l’adversité.

Je me permets ici de vous raconter plus précisément la genèse de quelques-uns de ces textes, éminemment personnels.

J’ai écrit « Silent Guitar » bien avant d’entreprendre ce projet, le 6 mai 2016 à l’aube, alors que je faisais en autobus le trajet Montréal-Québec pour re-joindre ma sœur Mie-Jo au chevet de ma mère hospi-talisée qui recevait ce matin-là sa première injection de morphine. Même si maman, qui m’avait initié à la musique, ne jouait plus de piano depuis des années, l’image d’un instrument con-damné au silence par le décès de la seule personne d’une maisonnée qui savait en jouer me semblait porteuse.

Au contraire de la présomption de ma Laura, « Song for My Daughter » n’a rien à voir avec elle; elle est plutôt née en réaction au récit par l’une de mes amies de l’agression sexuelle dont avait été victime sa fille adolescente et autiste.

Précédé d’un instrumental qui évoque les musiques de cirque (« Is This a Circus or What »), « Twilight » fait écho à ce sentiment de catastrophe mondiale imminente que m’inspire depuis janvier 2017 la présence à la Maison Blanche d’un certain clown au teint orangé.

Wallace et Dawn

Enfin, écrite au lende-main de la mort de mon ami et héros musical le trompettiste Wallace Roney, emporté le jour de mon anniversaire par la covid-19, « Some Other Kind of Blue », la plus récente de nos chansons à Lucie et moi, clôt l’album sur une note évidemment mélanco-lique. Il va sans dire que j’ai tenu à la dédier à Wallace et à sa veuve, Dawn Jones.

Voilà. En espérant que ces quelques notes n’ont pas hypothéquer votre éventuel plaisir d’audi-teurs ou d’auditrices, je vous invite fièrement à découvrir ce que Lucie Roy et moi avons partagé au fil de notre collaboration et que nous vous offrons en partage.

Livret de What We Share (en format pdf, téléchargeable)

June 21st, 2020
Catégorie: Commentaires, Nouvelles Catégorie: Aucune

4 commentaires à propos de “Ce que nous partageons”

  1. Manuela Pires Martins a écrit:

    Bonjour Stanley,

    Je viens tout juste d’entendre la merveilleuse chanson I don’t want to go à votre émission du 2 juillet.Et me suis empressée d’acheter l’album…

    Étant moi-même survivante du cancer du sein (5 ans cette année), j’ai été profondément touchée.

    Merci pour cette œuvre touchante et importante qui parle de beauté et d’espoir!

    Quelle belle collaboration, bravo à vous deux!

    Manuela

  2. Sylvie Desbiens a écrit:

    Nous avons habité sur la même rue , dans le temps , rue King George , à Kénogami . C’est bien toi ? On s’est connu il y a longtemps . Je ne sais pas si ton émission te le permet , j’aimerais que tu nous parles de ton enfance avec toute cette gang de faces blanches . J’espère que vous avez été bien accueillis . Merci !!!!

  3. Stanley Péan a écrit:

    Bonjour Sylvie,

    Je crois que vous faites erreur sur la personne et me confondez avec mon cousin Leslie Péan. C’est son père, mon oncle Émile Péan, qui habitait rue King George.

  4. Stanley Péan a écrit:

    Désolé du délai de réponse, je viens seulement de voir votre message de l’été dernier. Merci de l’intérêt pour notre travail à Lucie et moi.

≡ Soumettez votre commentaire