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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

À propos de liberté d’expression

Vous avez peut-être lu cette nouvelle dans Le Devoir la semaine dernière («La censure d’un ouvrage jamais paru»); Marie-Andrée Chouinard y avait d’ailleurs consacré vendredi dernier un éditorial exemplaire et percutant («Le silence est d’or?»). Ainsi, la maison Talon Books de Vancouver a renoncé à la publication d’un livre encore à l’état de manuscrit (Imperial Canada Inc.: Legal Haven of Choice for the World’s Mining Industries) à la suite de la réception d’une mise en demeure de la compagnie aurifère Barrick Gold, qui a semble avoir fait de l’intimidation de ses détracteurs une habitude, voire une stratégie systématique.

En réaction à cette nouvelle menace de SLAPP, qui fait écho au procès intenté par Barrick Gold contre les auteurs de Noir Canada, Alain Denault, Delphine Abadie et William Sacher de même que leur maison d’édition Écosociété, l’UNEQ que je préside a émis aujourd’hui un communiqué («Tout ce qui brille n’est pas or») visant à témoigner de notre solidarité envers les auteurs en question et dénoncer ce nouvel attentat à la liberté d’expression au Canada. La sympathique Nadine Magloire, romancière d’origine haïtienne et virulente polémiste que les lecteurs et lectrices de ce blogue ont appris à connaître, a cru bon réagir au communiqué en question en ces termes, qui se passent de commentaires. (J’avais candidement affirmé ce matin que je n’accepterais que les fleurs en cette journée de mon anniversaire de naissance et que j’exigeais un moratoire sur les pots, mais de crainte de me voir reprocher de brimer cette charmante dame de son droit de me vilipender sur tous les toits — et au risque qu’elle me réclame des redevances pour avoir publié sa lettre ouverte –, je vous propose la lecture de l’édifiant texte qu’elle a fait parvenir à l’ensemble de la presse québécoise en fin de journée. Mais quel irréprochable démocrate je suis, allez, avouez-le…)

31 mars 2010
 
Aujourd’hui, j’ai reçu un communiqué de l’UNEQ (Union des Écrivaines et Écrivains du Québec) où on nous apprend que 2 maisons d’édition ont dû annuler la publication de livres dénonçant le comportement des industries minières du Canada.
 
Toute proportion gardée, en matière de liberté d’expression, qu’a fait d’autre le président de l’UNEQ, Stanley Péan, concernant mon roman Autopsie in vivo (très critique envers Haïti et les Haïtiens?) Il n’a même pas mentionné sa sortie dans le magazine dont il est le rédacteur en chef, Le Libraire. Ce magazine est pourtant consacré aux livres!
 
Que dire de la radio de Radio-Canada? J’ai envoyé mon roman à six émissions de la radio de Radio-Canada qui parlent occasionnellement de livres. Aucune mention de la sortie de Autopsie in vivo. Je suis ostracisée à Radio-Canada, comme l’avait été l’écrivain haïtien, Gérard Étienne, un écrivain remarquable. Il se trouve que j’avais traité son vice-président de philistin quand il a supprimé la Chaîne culturelle, ce qui avait indigné le monde culturel. Stanley Péan prétend qu’il avait manifesté son blâme. Pourtant, peu après, on lui offrait d’animer une émission quotidienne de jazz, à l’insignifiante chaîne Espace musique qui a remplacé l’ex-Chaîne culturelle.
 
Liberté d’expression au Canada? Pas pour tout le monde!

Nadine Magloire

March 31st, 2010
Catégorie: Commentaires, Événements, Lectures, Réflexions Catégorie: Aucune

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