stanleypean.com


Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Tout ira bien

Kéthévane Davrichewy debout, Alex Beaupain et Valentine Duteil (Photo de Frédéric Stucin)

Soirée des plus agréables hier au Lion d’Or, où dans le cadre du 15e Festival international de littérature (FIL) était présenté «Tout ira bien» avec la romancière Kéthévane Davrichewy, l’auteur-compositeur-interprète Alex Beaupain et la violoncelliste Valentine Duteil. Sous-titré «histoire pour voix, piano et violoncelle», le spectacle propose une mise en lecture d’extrait du premier roman de Davrichewy, ponctuée de chansons de Beaupain et agrémentée de plages musicales au violoncelle; une émouvante plongée dans l’univers d’Alex, 17 ans, internée en clinique de désintox, en proie au désespoir et au mal de vivre. Le drame nous est raconté avec finess et émotion, mais sans pathos, sans mélodrame, souligné avec juste ce qu’il faut de poésie par les chansons de Beaupain, proche dans leur esprit de celles d’un Vincent Delerm, le côté chic-blasé en moins.

Après la représentation, Lucie qui m’accompagnait et moi nous sommes retrouvés au P’tit Extra à la table de Michelle Corbeil, la directrice générale et artistique du FIL, pour casser la croûte avec, entre autres, les trois artistes et la romancière Geneviève Brisac, également invitée du Festival. Entre deux bouchées d’un succulent magret de canard, j’ai eu avec l’auteure de Petite une franche discussion sur ce qu’elle perçoit comme une attitude passive agressive de la faune littéraire québécoise à l’égard des écrivains d’origine étrangère, et particulièrement les Français. Je lui ai décrit la situation, qu’elle devinait, de la littérature d’ici et de ses artisans sur leur propre territoire, trop souvent marginalisés dans les médias locaux et les grandes librairies, ce qui explique en grande partie la frilosité hostile de certains de mes collègues à l’endroit des écrivains et écrivaines de l’Hexagone, perçus d’office comme des stars pour qui les journalistes d’ici déroulent systématiquement le tapis rouge. Brisac et moi avons convenu de la nécessité pour les deux communautés littéraires d’aller plus loin que leur chauvinisme respectif, de tisser davantage de liens de solidarités.

Puis, du coq-à-l’âne, la soirée s’est poursuivie avec un échange amusant sur les «passions musicales inavouables» de tout un chacun, sans doute inspiré de l’interprétation forcément cabotine de «Bambino» par Alex et Valentine, qui fait office de moment de répit humoristique au cours de «Tout ira bien». Et après un chorus de «Stand by Me» entonné à l’unisson par toute la tablée, il m’a fallu filer prendre le bus de 00:15 pour tenir ma promesse de déjeûner avec les kids à Sainte-Foy ce matin (je suis arrivé chez Patsy trois heures plus tard).

Aujourd’hui, après une matinée à bosser sur mon scénario et sur mes papiers pour le prochain numéro de Libraire, j’irai aux studios radio-canadiens de la rue Saint-Jean d’où sera diffusée mon émission de jazz à l’antenne d’Espace musique jusqu’à vendredi soir, à l’occasion du 3e Festival de jazz de Québec.

September 23rd, 2009
Catégorie: Commentaires, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

≡ Soumettez votre commentaire