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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 4: Le jour du retour

Une agréable surprise n’attend pas l’autre : pour des raisons qui m’échappent, mes collègues, membres de la délégation du FIL au Marathon des mots, et moi-même avons été surclassés par Air France pour le vol de retour et c’est donc en classe affaires que nous volons vers Montréal. Nous avons beaucoup blagué, excité comme des gamins à la veille de Noël. Mais il est vrai qu’il fait bon d’avoir de l’espace pour étirer les jambes, une tablette assez grande pour accueillir mon valeureux portable sur lequel je tape ce billet à mettre en ligne plus tard… et même du courant pour brancher ladite machine. Le seul danger que comporte ce confort, c’est évidemment le risque qu’on y prenne goût et qu’on ne puisse plus s’en passer… 😉

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La lecture publique de Dany Laferrière en matinée a remporté le succès attendu et escompté, ce dont nous étions comme de raison tous fiers. Grand prince, mon vieux pote a le triomphe contagieux et il serait impossible de ne pas communier dans la joie de vivre qui irradie littéralement de sa personne. Au terme d’un dernier repas de groupe dégusté à la réputée brasserie Bibent, c’est donc sur une note fort joyeuse que nous avons quitté la ville rose, convaincu d’avoir fait honneur au Québec dont nous étions les dignes représentants, au contraire de certains de nos hommes politiques québécois, à mon humble si habiles à ternir l’image de la «Belle Province». (Les journaux font état du désir du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, de rencontrer les leaders étudiants lors de son passage chez nous; je me demande bien si Notre Premier Ministre, blanc comme un clone de Monsieur Glad, se permettra de lui intimer l’ordre de ne pas prendre position, ainsi qu’il la si inélégamment fait pour Jack Lang qui avait osé prendre position pour les grévistes.)

Au début de ce cours séjour toulousain, Dany et moi avons causé popote, avons évoqué de chers absents (dont le regretté Émile Ollivier, dont nous étions tous deux de grands admirateurs et avec qui il nous est arrivé de voyager) et avons brièvement abordé cette fameuse «affaire Anthony Phelphs» qui fait couler beaucoup d’encre dans l’intelligentsia haïtienne au pays comme à l’étranger, une affaire sur laquelle je prendrai le temps de revenir mais à propos de laquelle je me contenterai pour l’instant de signaler la parution d’une nouvelle lettre ouverte, celle-là signée par le poète et linguiste Robert Berrouët-Oriol. Quoi qu’en pensent les esprits chagrin, il va sans dire qu’on continuera d’applaudir le geste légitime de Phelps, qui a refusé officiellement la haute distinction que voulait lui offrir l’actuel gouvernement haïtien, même pas foutu de faire arrêter et de traduire en justice Jean-Claude Duvalier pour les crimes commis avec son imprimatur du temps de son régime dictatorial ainsi qu’on l’attendrait d’un véritable État de droit. À n’en pas douter, le verdict de l’Histoire sur le règne de Martelly pourrait s’avérer assez sévère…

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Autre agréable surprise: l’Amiral est venu me cueillir à l’aéroport. Ce qui m’a permis, après que nous ayons déposé le couple Laferrière à la maison dans Ahuntsic, d’amorcer les préparatifs du grand souper de demain soir…

 

July 1st, 2012
Catégorie: Commentaires, Événements, Réflexions Catégorie: Aucune

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