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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Le cri des oiseaux fous

DanyLaferriere

J’ai finalement vu Dany, hier soir, pour la première fois depuis les événements. Jusqu’alors, lui et moi n’avions maintenu le lien que par quelques messages téléphoniques. Sur le plan professionnel, je devais notamment lui faire au nom de l’UNEQ cette proposition que j’avais la semaine dernière espéré lui présenter à l’hôtel Karibe, devant un verre de rhum. Quand je l’ai rejoint par hasard chez notre compère Rodney Saint-Éloi, il l’a déclinée ainsi que je m’y attendais alors. Cette affaire classée, nous avons échangé quelques mots sur le stress et cette fatigue qui n’a rien à voir avec celle évoquée par deux de ses titres de bouquin :

— Tu l’as échappée belle, frère! lui ai-je dit.

— Comment ça, je l’ai échappée belle? a-t-il répliqué. Toi aussi, mon vieux; toi aussi!

Après sa lecture dans le cadre de la soirée bénéfice «l’Union fait la force» présentée au Théâtre Gesu, Dany nous a rejoints, Rodney, quelques amis et moi au Club Upstairs, où nous cassions la croûte au son du jazz de Nathalie Albert. Et dans un curieux mélange de drôlatique irrévérence à l’égard de la Faucheuse, de recueillement, de fraternité, nous avons évoqué la figure de nos morts, dont les infortunés Georges Anglade et Mirelle Neptune. Et nous médité sur les moeurs de nos compatriotes d’ici et de là-bas, les petites trahisons et mesquineries sans conséquence, l’écho du cri des oiseaux fous et l’infini malheur qui s’est abattu sur Haïti. Dany repartira dans quelques heures pour l’Europe, où il avait prévu de prononcer une conférence cette semaine. À son départ du Upstairs, nous nous sommes enlacés comme de vieux frères. Avec la promesse de tenir bon et de garder la tête haute, ainsi que je le conseille d’ailleurs aux femmes et aux hommes de bonne volonté, haïtiens d’origine ou de coeur, dans ce papier que m’avait commandé la rédaction du Voir, et qui paraît ce matin dans les pages de l’hebdo culturel montréalais.

January 21st, 2010
Catégorie: Commentaires, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

7 commentaires à propos de “Le cri des oiseaux fous”

  1. Nathalie Albert a écrit:

    Bonjour Stanley,

    Hier au Upstairs, j’avais bien l’impression qu’il se passait quelque chose de spécial. Autour de ta table, je percevais des flots d’exaltation et une atmosphère sacrée.

    En lisant ton blog ce matin, j’ai appris qui se trouvaient à cette table et toute l’ampleur de cette réunion. J’en ai des frissons. C’est un honneur d’avoir pu enlacer humblement, en musique, ce précieux moment.

    Que la force soit avec toi et avec tous dans ce grand défi que relève Haïti. Sur ta page Facebook les mots de Roxanne Bouchard sont tellement justes « chacun a charge d’être secouriste à sa mesure. Vos plumes soulèvent des tonnes de pierres. » Et c’est vrai ! Bravo pour tout ce que tu fais !

    Sincèrement,
    Nathalie

  2. Stanley Péan a écrit:

    Allô Nathalie,

    C’était en tout cas très agréable de vivre ce moment au son de ta musique. Tous à la table m’ont dit qu’ils trouvaient ta voix magnifique. Merci d’avoir donc contribué, même à ton insu, à notre retrouvailles de vieux frères.

    Stanley

    P.S.: Elle est fort jolie et ta va à ravir, cette chanson écrite par Myreille Bédard.

  3. Dominique a écrit:

    Bonjour Stanley,

    Je viens de lire ton texte pour Voir. Émouvant. très émouvant. Je me souviens de ces vers qui évoquaient une période noire de dictature, et dont le sens profond dans cette heure de chaos vient dire la difficulté d’être et l’impuissance qui nous habite tous aujourd’hui.

    Merci de nous rappeler Tony qui a toujours su si bien dire et qui pourtant n’a pas atteint ici la notoriété qu’il mérite.

  4. Nadine Magloire a écrit:

    Je suis tombée par hasard sur un blog du sieur Stanley Péan qui s’en prenait à Jean Barbe en 2008. Cela m’étonne. Son comportement n’a pas été admirable quand le Vice-président de Radio Canada a supprmé la Chaîne culturelle pour la remplacer par Espace Musique. Il avait alors une émission sur les livres, Bouquinville. Les personnes qui s’intéressent à la grande musique et à la culture (moi compris) ont été indignées et ont protesté. M. Péan s’est bien gardé de le faire. Il a eu une émission quotidienne de jazz! Et il accuse Jean Barbe d’opportunisme. Si ce dernier l’est, il n’est pas le seul. Le sieur Péan était pourtant déjà à la tête de l’Uneq. J’ai été fort choquée de son comportement.

    NM

  5. Stanley Péan a écrit:

    Je n’ai certes aucune intention de ranimer ici la querelle entre Jean Barbe et moi, ayant déjà écrit à ce sujet tout ce que je jugeais nécessaire d’écrire en réponse aux propos que Barbe avait préalablement tenus sur moi à l’émission L’autre midi à la table d’à-côté de la Première chaîne de Radio-Canada puis dans le forum du blogue Le Passe-Mot — soit Mme Magloire n’a pas eu connaissance de ces propos, soit elle y souscrit, auquel cas il devient inutile de discuter plus longuement avec elle, son opinion étant déjà formée. Pour ma part, j’estime la vie trop courte et mon temps trop précieux pour le gaspiller à de vaines polémiques.

    Je me bornerai cependant à rappeler que mes prises de position quant à la disparition de la Chaîne culturelle sont publiques et connues et ne m’avaient pas, à l’époque, valu l’affection de la direction de Radio-Canada, bien au contraire. À ce sujet, on peut notamment lire un texte publié dans la revue Liberté, qui récapitule les faits. J’ajouterai aussi que mon élection à la présidence de l’UNEQ (décembre 2004) est postérieure de plusieurs mois à l’annonce de la transformation de la Chaîne culturelle en Espace musique (juillet 2004). Pour quelqu’un qui (dans ce virulent courriel du 17 janvier vilipendant Dany Laferrière et moi-même) prétend aimer et détenir la vérité, Mme Magloire s’autorise des libertés pour le moins étonnantes avec les faits et la chronologie de ceux-ci.

  6. Nadine Magloire a écrit:

    Cher Stanley Péan,

    Vous aviez publiquement blâmé le Vice-Président de Radio Canada et, cependant, il vous a offert un poste quotidien à Espace Musique? Quel est votre secret? Moi, je l’ai traité de PHILISTIN et il semble que tous les animateurs de la Première Chaîne ont reçû l’ordre de ne pas soufller mot de mon roman AUTOPSIE IN VIVO dont j’ai envoyé 6 exemplaires à diverses émissions. En plus, j’y décris la REALITE HAITIENNE, ce qui dérange certains intellectuels haîtiens d’ici, vous y compris, apparemment. D’autre part, depuis ce grand malheur qui est arrivé aux Haïtiens, on leur attribue toutes sortes de qualités. On a vite oublié que le pays croulait bien avant ce tremblement de terre. J’espère pourtant que cette catastrophe leur fera prendre conscience qu’ils étaient responsables de l’état du pays et qu’ils vont profiter de ce que tant de personnes et de pays s’intéressent à leur sort, pour reconstruire ou plutôt pour CONSTRUIRE un vrai pays, sur d’autres bases,physiquement, politiquement, socialement, économiquement.

    Nasdine Magloire

  7. Émile Couture a écrit:

    Bonjour à tous, bonsoir à tous.

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