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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 5: Quand la mer bergère m’appelle…

Saint-Malo, depuis hier. Après avoir rédigé un bref billet pour ce blogue à bord du TGV, j’ai tué le temps en revoyant Bell, Book and Candle (1958), l’«ensorcelante» comédie romantique de Richard Quine avec James Stewart et Kim Novak (le couple sulfureux de Vertigo) auxquels se joignait un jeune Jack Lemmon. Il y a quelque chose dans ce film pourtant bien léger qui me parle et dont certains échos, il me semble, se retrouveront dans le nouveau roman que j’ai commencé à esquisser…

À l’arrivée, en attendant l’heure du traditionnel cocktail de bienvenue à l’Hôtel de ville, c’est le petit verre de l’amitié avec Anthony Phelps et sa femme Hélène, qu’il me fait toujours un grand plaisir de revoir. C’est lors d’un voyage à Rochefort-sur-mer en 1998 que j’ai rencontré le poète de Mon pays que voici, une idole d’adolescence pour qui j’éprouve toujours la même admiration. À la veille du cinquantenaire d’Haïti littéraire, le groupe légendaire dont il fut l’une des figures de proue, l’infatigable Phelps vient de faire paraître un nouveau recueil au Noroît (Une plage intemporelle, que j’ai d’ailleurs dans mon sac avec moi) et prépare une anthologie personnelle, des mémoires amusées et aussi une commémoration de l’héritage d’Haïti littéraire, dont l’influence a été déterminante autant dans l’amère-patrie qu’au Québec dans les années 60, 70.

Dans la cour de l’hôtel de ville, ce sont bien entendu de charmantes retrouvailles avec la faune des habitués du festival de Michel Le Bris, grand manitou d’Étonnants voyageurs. L’air salin enivre presque autant que les cocktails et je songe à Ferré qui a si joliment chanté la Bretagne et la marée qu’il avait dans le coeur. De flûte de champagne en flûte de champagne, le temps file et il faut vite remonter dans la citadelle vers la Maison du Québec, avec sa vue époustouflante sur la mer et le Fort National. Au programme, table ronde avec Dany Laferrière, Maylis De Kerangal (successivement Médicis de 2009 et 2010) et moi-même autour du thème de la «ville-monde», discussion animée par Danielle Laurin, qui sera suivie d’un autre petit verre sur la grand place à l’entrée de la vieille ville fortifiée puis d’une séance de dédicace dans le grand hall d’exposition extra-muros.

La fatigue me joue des tours, j’ai peine à garder les yeux ouverts, mais je tiens le coup jusqu’à l’heure d’une petite pause à l’hôtel avant la réception d’ouverture, donnée à compter de 20h30 dans le Fort National bâti par Vauban (auquel on ne dira pas merde, tout de même!) sur cet  îlot en face la vieille ville auquel on accède en traversant un doigt de sable de la plage à marée basse. Encore là, c’est un programme de retrouvailles et de rencontres bien sympathiques auquel je couperai néanmoins court vers les 23h00 (c’est fini la mer, c’est fini), cédant pour une fois à l’appel impérieux du sommeil.

June 12th, 2011
Catégorie: Commentaires, Événements, Réflexions Catégorie: Aucune

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