stanleypean.com


Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 1: Le soleil qui se lève et caresse les toits…

Première journée de mon séjour en Europe, presque précisément un an après le périple qui m’avait fait voir Milan, Piacenza, Saint-Malo, Bergen et Paris… et dont l’événement tristement marquant avait été le décès de ma tante Michelle. Me revoilà d’ailleurs dans Paris, que son mari Dieter et elle m’avaient fait découvrir il y a vingt-et-un ans. Tempus  fugit, tu parles…

Je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit, préférant me taper coup sur coup trois des films présentés sur le circuit fermé de l’avion: Unstoppable avec ce bon vieux Denzel Washington et Chris Pine, petit thriller sympa et sans prétention; The Blue Hornet, médiocre relecture d’une série kitsch des années 60; et enfin, The American, film noir existentialiste avec un George Clooney en grande forme. En complément de programme, par pure nostalgie de mes lundis soirs avec l’Amiral et (l’an passé) Red, je me suis tapé un épisode de Two and a Half Men, histoire de me vérifier que les frasques de Charlie Sheen n’auront jamais le charme de celles de son alter ego Charlie Harper.

Arrivé en ville, alors que l’Occident jubile à l’idée de la mort de ben Laden, dans un bistro de Montmartre, j’ai pris en compagnie de Nancy Carroll une sorte de petit-déjeuner arrosé de ma rituelle coupe de blanc sec pour marquer mon retour en l’Hexagone. Les croissants avalés, j’ai fait une brève sieste, pour m’attaquer ensuite au peaufinage de mes deux derniers papiers pour le numéro du Libraire en production. Et puis, je suis sorti marcher et faire des courses.

Comme les activités de la tournée de promo qui justifie ma présence ici ne débutent que demain, c’est quartier libre aujourd’hui. Les écouteurs bien enfoncés dans les tympans, j’ai déambulé sur les pavés briquelés au son de Careless Love de Madeleine Peyroux: le bonheur. J’aime cette ville, ses couleurs, ses pavés, l’organisation bordélique de ses rues, son rythme, ses habitants qui vont et viennent comme des fourmis hyperactives. J’aime cette ville d’un amour paradoxal, car je sais fort pertinemment que je ne m’y installerais probablement jamais.

Je vais cuisiner mon premier repas parisien depuis belle lurette, dans la cuisine du petit studio que Nancy m’a déniché pour une semaine: en l’absence de sa voisine et copine, j’occupe donc ce petit studio dans le XVIIIe, quartier que je n’ai guère fréquenté dans les quinze dernières années. En dehors des réminiscences de «La Bohême» d’Aznavour, je retrouve le quartier dans son indolence des lundis, lendemain d’invasions par les touristes et promeneurs attirés par le Sacré Coeur. Demain, si j’ai le temps, il faudrait bien que j’aille visiter ce Musée de l’érotisme dont on m’a dit le plus grand bien. Pour l’instant, j’ai encore quelques courriels à rédiger. Et tandis que les merguez cuisent lentement dans leur jus (à égoutter tout à l’heure), tandis que la sauce tomatée champignons, zucchinis et basilic mijote, je sirote un petit Bordeaux en chantant avec l’accent plus brellien qui soit: «Paris… je reviens!»

May 2nd, 2011
Catégorie: Commentaires, Événements Catégorie: Aucune

≡ Soumettez votre commentaire