Il nous faut prier
Rien pour me remonter le moral. En ma qualité de mécréant, je n’ai guère le coeur ou l’âme à la prière et ne nourris aucun fantasme sur une quelconque vie après la mort. Selon moi, les femmes et les hommes vivent du mieux qu’elles et ils le peuvent… puis disparaissent dans le néant, laissant des traces plus ou moins éphémères de leurs qualités, de leur valeur, qui témoignent de leur passage en ce bas-monde. Et même si je n’avais pas encore pris le temps d’y réagir, j’ai été touché par la disparition cette semaine d’Azor, Lenor Fortuné de son vrai nom, chanteur et percussionniste haïtien, leader de la formation Racine Mapou, qui s’est éteint samedi dernier. Je reste un inconditionnel de son album Souvenirs du Japon, enregistré devant public à Tokyo il y a quelques années, sur lequel ses confrères musiciens et lui mélangeaient allègrement musique traditionnelle haïtienne et jazz. (Il y a d’ailleurs un moment dans Bizango où mon personnage Lorenzo Appolon écoute ce disque chez lui, c’est vous dire.)
À défaut d’un extrait vidéo de ce concert historique, voici un clip de Racine Mapou où Azor et son groupe nous implorent de prier pour qu’advienne le changement en Haïti. Je signale par ailleurs que les funérailles de l’artiste avaient lieu aujourd’hui sur le Champ de Mars, en présence du président Martelly…
Par ailleurs, impossible de passer sous silence le décès hautement médiatisé, soudain mais combien prévisible, de la diva soul et jazzy Amy Winehouse, qui a manifestement succombé à une overdose dans son domicile londonien. En dépit du caractère grotesque de ses excès dont la presse à scandale faisait ses choux gras, cette disciple de Dinah Washington nous laissera le souvenir d’une grande interprète de chansons populaires qui aurait pu réaliser encore bien davantage… Vingt-sept ans, comme Janis, Jimi ou Morrison, avant elle. Rock’n’roll life, dites-vous? Quel gaspillage, plutôt!
July 23rd, 2011
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