Vous avez dit mauvaise nouvelle…?
J’ai passé le plus clair de la journée d’hier avec mon Philippe toute la journée d’hier, tandis que Laura était comme tous les samedis partie au ski. Et entre nos émissions de SF et de superhéros (Fringe, Doctor Who, The Cape), nos collations et nos repas, nos querelles et nos fous rires, sans oublier nos trois quarts d’heure dehors à braver le froid, je n’ai guère eu le temps de surfer sur l’internet. Voilà pourquoi ce n’est que ce matin, alors que je complète mes notes pour la première de ma série de conférences sur l’histoire d’Haïti présentée à compter de mardi aux Belles Soirées de l’université de Montréal, que j’ai appris la nouvelle, pourtant annoncée hier, du meurtre mystérieux de Bad News Brown.
Né Paul Frappier, l’harmoniciste haïtiano-montréalais âgé de 33 ans aurait été retrouvé sur un terrain vague, dans les environs du canal Lachine, dans un no man’s land du quartier Petite Bourgogne où se côtoient surtout des bâtiments abandonnés et de rares commerces isolés. Selon les rapports de police, son cadavre portait des marques de violence évidentes. Le décès a été constaté sur place, sans que la victime ne soit transportée à l’hôpital.
Je ne connaissais guère Bad News Brown, sinon par son album Born 2 Sin paru en 2009 et pour l’avoir croisé à quelques reprises à des événements bénéfices avant et après le séisme en Haïti l’an dernier. Je l’avais également reçu en entrevue à la série d”émissions nocturnes Haïti, la nuit à laquelle j’ai eu le plaisir de collaborer comme co-animateur puis animateur l’an dernier, émissions diffusées simultanément à la Première Chaîne de Radio-Canada et à la radio haïtienne CPAM. Je garde de lui le souvenir d’un jeune homme attachant, un brin timide, qui avait su trouvé en la musique la voie pour échapper à un passé ponctué d’épisodes troubles et turbulents, que nous avions abordés vitement au micro. De l’avis de tous ceux qui l’ont côtoyé, que je peux confirmer à la lumière de nos brèves rencontres, l’artiste généreux ne correspondait en rien aux stéréotypes du «gangsta rap». Quel paradoxe alors que Paul Frappier («pas particulièrement connu des milieux policiers», selon les déclarations du SPVM) soit de la distribution du film Bum Rush du réalisateur Michel Jetté (Hochelaga, Histoire de Pen), dont la sortie est imminente et où il incarnerait un tueur.
Il va sans dire que j’aimerais adresser à sa famille (il laisse dans le deuil ses parents adoptifs, sa compagne et un fils en bas âge) et à son entourage mes plus sincères condoléances. Qu’il repose en paix.
February 13th, 2011
Catégorie: Commentaires, Événements, Vidéos Catégorie: Aucune
