stanleypean.com


Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Un jalon symbolique: «yé!»

La différence entre la nouvelle et le roman, ai-je déjà affirmé en entrevue, empruntant à vrai dire l’image à je-ne-sais-plus-qui, c’est que la première ressemble à une longueur de piscine et le second à un bain de mer, au cours duquel on finit toujours pas s’éloigner du littoral, hors de portée des sauveteurs océaniques. Il y a si longtemps que je ne me suis pas aventuré dans les eaux houleuses du genre romanesque que j’avais presque oublié la sensation de vertige qui me prend lorsque j’ai nagé si loin, que j’ai nagé si bien qu’on ne me revit point (allô, Grand Jacques!). Du coup, on s’accroche à la première bouée en vue — comme par exemple ce jalon bien symbolique des cent feuillets de texte continu dans mon roman en chantier. «Yé!» comme j’aurais dit autrefois, avec humour mais sans triomphalisme, à cette flamme ancienne mais inextinguible dont j’applaudissais ainsi les réussites même modestes dans le monde de la production cinématographique et les études universitaire. «Yé!» à moi-même, donc, en ce paisible samedi après-midi de janvier. Et profitons de l’absence des kids, sortis dîner avec leur mère, pour essayer de pondre quelques autres pages dans cette histoire que je découvre en l’écrivant.

January 17th, 2009
Catégorie: Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

3 commentaires à propos de “Un jalon symbolique: «yé!»”

  1. Serge Bruneau a écrit:

    Hum… Je viens de terminer un roman qui devrait paraître à l’automne et, sans vraiment reprendre mon souffle, je me suis mis à travailler sur une nouvelle. Et pourtant, je suis en pleine mer. Je me sens dans l’obligation d’économiser mes gestes, d’évaluer mes énergies pour toucher la rive sans me laisser entraîner vers le large. Droit au but et surtout, peut-être, éviter le chant des sirènes.

    Je crois pas que la nouvelle soit une longueur de piscine.

    Et d’ailleurs, n’y avait-il pas quelques ressacs dans Autochtones de la nuit?

    Salut.

    Serge B.

  2. Stanley Péan a écrit:

    Elle est sûrement très subjective, Serge, cette perception des genres littéraires. Et, sans doute, très liée à nos expériences et pratiques personnelles.

    J’ai toujours fréquenté davantage la nouvelle, comme créateur mais aussi comme lecteur: de Poe à Ellison, en passant en vrac par Borgès, O’Henry, Hemingway, Bradbury, Matheson, Beaumont, Asimov, Pirandello, Tchekov, Maupassant, Yves et Marie José Thériault, Claude Mathieu, Gilles Pellerin et j’en passe assurément. C’est le genre auquel je reviens spontanément, sans réfléchir et que je pratique presque par automatisme — d’où mon rapprochement avec la longueur de piscine.

    Cela dit, il y a une autre idée répandue selon laquelle le roman s’apparenterait une relation à long terme, alors que la nouvelle ressemblerait à un one-night stand. 😉

    Stan

    P.S.: Mais, dis-moi, à ressemblera ce roman dont tu annonces la sortie? À quoi doit-on s’attendre?

  3. Serge Bruneau a écrit:

    En deux mots, c’est un bonhomme qui, en voyant un décès annoncé dans la page nécrologique, est amené à penser au jeune adulte qu’il était en 1969 au moment où Amstrong à marché sur la lune. Approchant la soixantaine, il réalise à quel point cette époque, avec ses valeurs de révolte et de liberté, l’a forgé au point où la communication avec son entourage en est encore teintée. En gros, j’en avais marre de ces discours vivellateurs sur les baby boomers. J’en ai donc décrit un qui n’a pas réussi (comme la majorité d’entre eux).

≡ Soumettez votre commentaire