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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Tout ce qui n’est pas donné…

(Écrit à bord de l’autobus qui fait la liaison de Louiseville vers Québec)

«Des villes et des villages, les roues tremblent de chance,» chantait Jacques Brel en déclinant les prénoms de la ville-lumière. Paris et ses splendeurs sont bien loin, mais je ne suis pas en reste. Il y avait longtemps que je n’avais pas fait le trajet Trois-Rivières—Québec en longeant le fleuve; j’avais presque oublié la magnificence du paysage.

Je reviens de Joliette, où se tenait le rendez-vous annuel auquel le fraternel Jean Pierre Girard convie depuis dix ans ces écrivaines et écrivains qu’il transforme en «donneurs» le temps d’un week-end. Pour ce dixième anniversaire, nous étions une cinquantaine de collègues affairés dans les foyers d’écriture publique, à prêter nos plumes et nos mots aux résidentes et résidents de Joliette et des environs. L’événement tient son charme de cette convivialité, qui nous invite à tromper le rapport marchand des salons du livre pour entrer dans un autre type de rencontre avec le public. Pas étonnant que feu Bruno Roy, qui nous a cruellement manqué cette année, avait fait de ce week-end dans Lanaudière un incontournable de notre automne littéraire!

Je suis arrivé au chic Château Joliette dans la nuit de vendredi à samedi après être allé voir et entendre au Upstairs le prodigieux Mark Murphy en compagnie de Red, du Doctor Sexy et de la charmante Julie d’Espace musique. De service dès le traditionnel petit-dèj au Faste Fou, j’ai passé l’après-midi d’hier en compagnie de Ginette Trépanier et Josée Bilodeau, à la Résidence Bordeleau, complexe d’habitation pour personnes âgées. En trois heures, j’ai eu à écrire trois lettres de vœux d’anniversaire et un message de condoléances. Une séance tranquille, donc, mais fort agréable, ponctuée par la musique du duo folk venu animer la petite salle de cinéma de la Résidence. J’aime l’esprit de cette initiative de Jean Pierre, que le slogan des Donneurs («Tout ce qui n’est pas donné est perdu») traduit admirablement.

Après le buffet à l’Interlude, est venu le moment de célébrer le plaisir d’être ensemble et de partager quelques anecdotes sur nos expériences respectives, dans le cadre d’une soirée festive et un peu brouillon co-animée par Jean-Marc Desgents, Guy Marchamps, Jean-Paul Daoust et moi-même. Pour l’occasion, comme de coutume, j’avais traîné ma belle Martin et avec le soutien impeccable de Jérome Payette à la contrebasse j’ai osé deux morceaux (le blues «One for Daddy O» en ouverture et l’éternel «My Funny Valentine»), sans compter le rituel duo chanté avec Jean-Paul sur «LOVE». Et, ma foi, si me fie au commentaire enthousiaste de Guillaume Vigneault qui ne m’avait pas entendu jouer depuis le soir de mon souper de quarantième anniversaire dans le Vieux Bordeaux en 2006, je m’en suis assez bien tiré.

My Funny Valentine

Je traverse actuellement Donnacona, plus tellement loin de ma destination. Au programme de cet après-midi, les jeux qui plairont à mon Philippe. En d’autres termes, pour les quelques heures qui suivront mon arrivée à Sainte-Foy, je mets la machine en mode repos.

November 7th, 2010
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