R.I.P. Hélène Pedneault [1952-2008]
Décidément, c’est une journée de rattrapage forcé en ce qui concerne la tenue de ce blogue. Au bureau du Libraire, j’apprends à l’instant le décès de l’écrivaine Hélène Pedneault, emportée par le cancer ce matin même à l’hôpital Notre-Dame de Montréal.
L’autre soir tandis que je célébrais l’attribution du Prix Athanase-David à Suzanne Jacob, celle-ci m’avait glissé un mot de la maladie qui affligeait sa vieille amie et consoeur de La vie en rose. Et je me disais qu’il me faudrait lui rendre une visite de politesse. Mais merde, je ne m’attendais cependant pas à ce que la mort nous ravisse si promptement cette incandescente déliquante d’Hélène, que j’ai côtoyée autrefois sur scène (lors de la toute première édition du Festival international de littérature en 1995) et à la radio (elle a été une de mes invitées-fétiche à Bouquinville), et que j’admirais pour la vigueur de son écriture, la sincérité de ses convictions et sa salutaire capacité d’indignation. Écrivaine militante féministe, écologiste et souverainiste, elle nous laisse une oeuvre protéiforme, à l’image de ses préoccupations: La Déposition, La Douleur des volcans, Les Carnets du lac et Mon enfance et autres tragédies politiques, pour ne nommer que les titres qui me reviennent le plus spontanément en mémoire.
Je parcours le net à la recherche de plus amples informations et tombe sur cette citation d’elle, tellement emblématique:
L’indignation organise la colère, oriente son feu, le documente, jette les cris inutiles aux vidanges et donne du souffle seulement aux colères qui sont facteurs de changement. La colère peut être stérilisante; l’indignation, féconde. La colère est une sprinteuse; l’indignation est une marathonienne. La colère a la durée de vie d’une allumette; l’indignation, celle d’une flamme olympique.
Elle nous manquera assurément, Hélène Pedneault. Il ne s’en fait guère plus, des comme elle.
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