stanleypean.com


Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Quelques considérations sur l’art du roman

Tiens, tandis que la maisonnée roupille encore en ce lendemain de réveillon, un brin de réflexion, doublé d’un bilan sur l’oeuvre en chantier.

Il y a tout de même un sacré bout de temps que je n’avais pas travaillé aussi intensément et avec autant de passion sur un projet romanesque d’envergure. Il faut dire que je n’ai jamais prisé le roman autant que la nouvelle, mon véritable genre de prédilection, tant comme lecteur que comme créateur. Bien sûr, il y a eu ces dernières années quelques projets avortés ou temporairement mis sur la glace, comme ce feuilleton de SF pour adolescents en collaboration avec Jean Roy auquel il me faudra bien revenir un de ces jours ou ce polar campé dans le milieu des médias écrits et électroniques que je traîne depuis une dizaine d’années déjà. Mais par habitude, par préférence et aussi par manque de temps un peu, j’ai privilégié la forme brève qui me sied mieux. J’ai écrit des nouvelles, (trop) souvent sur commande, en prenant cependant soin de toujours prévoir à long terme, d’inscrire ces récits brefs dans des suites thématiques comme par exemple la trilogie que constituent mes recueils La nuit démasque, Le cabinet du Docteur K et Autochtones de la nuit.

Depuis que j’ai repris l’écriture intensive de ce roman-ci, mon travail ressemble à l’assemblage d’une courtepointe constituée de ces scènes et fragments narratifs rédigés ou juste esquissées au fil des derniers mois. Le fil conducteur, c’est la présence de ce personnage «caméléon» qui apparaissait dans l’une des nouvelles de La nuit démasque. Mais au-delà du collage d’éléments disparates, de l’organisation de ces séquences en un tout cohérent, je dois m’astreindre à renoncer à certains de mes réflexes naturels de nouvelliste si utiles en écriture scénaristique, opter parfois pour le tableau minutieux plutôt que l’esquisse elliptique, laisser mes personnages donner l’impression d’errer dans l’intrigue, ne pas dédaigner le détail en apparence anodin qui contribue à l’effet de réalité, mettre de la chair autour de l’os. Quitte à couper dans le gras une fois le roman achevé. L’art du roman, somme toute, c’est non pas tant l’art du maquillage (clin d’oeil à Kokis) mais plutôt l’art d’un certain gaspillage.

Fiou, tu parles d’une manière de débuter la journée de Noël, toi…! Vivement un café ou un thé!

December 25th, 2008
Catégorie: Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune

≡ Soumettez votre commentaire