stanleypean.com


Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Présomption de culpabilité

C’est à Jacinthe que je dois la merveilleuse soirée au théâtre d’hier; c’est elle qui avait organisé cette sortie de groupe (nous étions six) pour voir Le Doute qu’on présente chez Duceppe et dont la distribution compte son amie Myriam De Verger, si énergique et intense dans le tout petit rôle (quinze minutes sur scène, au max) de la mère d’un jeune Noir, le seul élève noir de son école, peut-être victime d’abus sexuel aux mains de l’aumônier de l’institution. Le drame se déroule au lendemain de l’assassinat de JFK. Dans une école religieuse du Bronx à l’époque de l’intégration raciale, Soeur Aloysius (Louise Laprade), la religieuse qui dirige l’institution, part en croisade pour prouver la culpabilité du père Flynn (Gabriel Sabourin), qu’elle soupçonne d’être un prédateur sexuel. La distribution compte aussi Marie-Ève Bertrand, dans le rôle de l’enseignante de la présumée victime, qui doute de la culpabilité du père Flynn.

Je ne connaissais pas l’oeuvre du scénariste et dramaturge newyorkais John Patrick Shanley, pourtant Prix Pulitzer, mais il a signé là un suspense de moeurs (aurais-je inventé l’expression?) dérangeant sur le thème de l’omertà qui sévissait dans les institutions religieuses, un supsense à l’américaine un brin mécanique mais diablement efficace et, surtout, superbement défendu par la troupe sous la direction de la metteure-en-scène Martine Beaulne. Un vrai beau moment de théâtre, qui m’a même donné le goût de renouer avec l’écriture dramaturgique (mon premier amour de créateur, après tout, lâchement abandonné au temps de l’université). Encore qu’avant de commettre à nouveau une pièce, il me faudrait imaginer une intrigue véritablement béton adaptée à la scène.

 Ah, nostalgie, quand tu nous tiens…

October 11th, 2007
Catégorie: Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune

4 commentaires à propos de “Présomption de culpabilité”

  1. Nina louVe a écrit:

    Ah… tu sais parfois la nostalgie s’installe juste assez longtemps pour faire des rêves endormis, des cibles parfaitement légales.

    Du Stanley Péan sur scène ? Yesss !

  2. Venise a écrit:

    Il ne faut pas se laisser tenir par la nostalgie ! J’attends cette pièce écrite par Stanley Péan avec impatience. Dans votre cas, j’appelle ça une consolidation des forces et des désirs.

  3. Stanley Péan a écrit:

    Vous savez, mesdames, au tout début de ma carrière, j’écrivais essentiellement pour la scène. Mais les années 1980 étaient une décennie terrible pour la dramaturgie, on ne cessait de nous laisser entendre que le texte n’était qu’un prétexte, que seules la mise en scène et la scénographie étaient l’essence de la création théâtre. Tout ce discours avait fini par décourager l’aspirant dramaturge que j’étais. Je n’ai d’ailleurs même plus de copie de la plupart des pièces que j’avais écrites à l’époque… Et c’est un effort de mémoire qui m’a permis de transformer il y a deux ans l’une d’entre elles (La salle d’attente, dont l’écriture avait été parrainnée par André Berthiaume) en livret pour l’opéra Prochain départ, que j’ai signé pour le compositeur Simon Bertrand.

  4. Nina louVe a écrit:

    alors… maintenant tu sais qu’il n’est pas utile d’écouter les décourageurs et les empêcheurs de tourner en bon.

≡ Soumettez votre commentaire