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L’UNEQ dénonce «l’Empire»

Le conseil d’administration de l’UNEQ a émis hier après-midi un communiqué décriant l’attitude de Quebecor dans le conflit qui l’oppose aux employés syndiqués du Journal de Montréal. Déjà, Le Devoir en a fait état ce matin. Cependant ni mes collègues ni moi ne nous faisons d’illusion quant aux échos médiatiques que suscitera cette prise de position dans un Québec paralysé par la convergence et la concentration de la presse écrite et électronique.

Quoi qu’il en soit, en voici le texte intégral:

L’UNEQ DÉNONCE «L’EMPIRE»


Montréal, le 19 mai 2009.
Persuadée que la qualité de l’information et la diversité de ses sources comptent parmi les conditions essentielles d’une saine vie démocratique, l’Union des écrivaines et des écrivains québécois dénonce le comportement de Quebecor Média dans le conflit de travail qui l’oppose aux journalistes syndiqués du Journal de Montréal, en lock-out depuis la fin de janvier dernier. Le choix délibéré de Quebecor d’offrir au lectorat un journal quotidien au contenu constitué en grande partie de textes écrits par des pigistes pour d’autres publications de son réseau témoigne d’un mépris manifeste de «L’EMPIRE», autant pour ses propres journalistes, pour les lecteurs et les lectrices, que pour les notions d’excellence journalistique, de droit d’auteur et de propriété intellectuelle.

«On n’a qu’à consulter le contrat-type que TVA Publications, filiale de Quebecor Média, impose à ses pigistes pour comprendre le peu de cas que «L’EMPIRE» fait du droit d’auteur et du droit moral», remarque Stanley Péan, président de l’UNEQ. «Ne nous leurrons pas : véritable renonciation unilatérale, universelle et à perpétuité de tous les droits associés à la propriété intellectuelle de textes écrits pour Quebecor, c’est ce contrat scandaleux et abusif qui a permis aux patrons du Journal de Montréal de faire paraître quotidiennement, depuis trois mois, cette manière de scrapbook constitué d’extraits parfois à peine remaniés de publications diverses appartenant au consortium. Voilà une belle illustration des dangers de la concentration de la propriété des médias! C’est le public d’abord qui y perd, quand on lui propose, sous diverses couvertures, des informations recyclées, toujours à peu près les mêmes.»

Par ailleurs, le refus catégorique de la partie patronale de négocier de bonne foi avec ses syndiqués une convention collective arrivée à échéance le 30 décembre dernier illustre la décision d’appliquer la méthode développée lors d’un conflit similaire au Journal de Québec, à savoir la politique du gros bâton, ayant pour unique objectif d’assécher le fonds de grève des employés pour ensuite les assujettir aux volontés des patrons. «N’en déplaise aux serviles laquais qui se sont fait les cyniques porte-voix médiatiques de Quebecor, un lock-out n’est pas une forme de négociation avec des syndiqués; c’est simplement l’expression d’une volonté sans équivoque de casser le syndicat, point final», déplore Stanley Péan. «En ce sens, c’est une atteinte à la démocratie.»

Dans l’intérêt des travailleurs et des travailleuses comme dans celui du public, et pour la préservation de la qualité de l’information et de la diversité des sources, l’UNEQ demande que l’État québécois, qui devrait avoir à cœur la saine vie démocratique, intervienne rapidement dans ce conflit qui perdure, afin d’en assurer un règlement équitable pour les deux parties.

May 20th, 2009
Catégorie: Commentaires, Événements, Réflexions Catégorie: Aucune

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