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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Les p’tites soirées de Montréal

Au son du plus récent album de Prince (Planet Earth), récapitulons ces drôles de soirées qui se suivent sans se ressembler. Lundi, après mon émission et une réunion du comité consultatif sur la littérature du Conseil des Arts de Montréal, je suis allé au Divan orange pour réciter devant caméra la narration du documentaire sur la langue française pour lequel ma copine Lili m’avait recruté; ce fut l’occasion de renouer avec Marie-Louise Arsenault, la co-narratrice du film, que je n’avais pas vue depuis des lustres. À peine les deux séries de prises (en gros plan dans une salle vide, en plans généraux devant le public d’une soirée de spoken word simulée), j’ai rejoint le romancier et nouvelliste belge Nicolas Ancion, en résidence depuis un mois dans le studio administré par l’UNEQ, pour notre souper tardif trop souvent reporté; c’était ma dernière chance de lui faire vivre une soirée montréalaise, puisqu’il devait s’envoler pour l’Europe le lendemain. Nous avons donc pris le temps de discuter des différences et similitudes entre le statut des littératures belge et québécoise, des grandeurs et misères de la vie d’écrivain de part et d’autre de la Grande Mare.

Hier, après l’émission, une autre réunion administrative (cette fois avec la Coalition des organismes littéraires), une petite sieste, je me suis laissé convaincre de sortir de ma tanière pour aller voir Persépolis à l’Ex-Centris puis casser la croûte Chez Doval en compagnie de la toujours charmante et sensée Hélène-Andrée. Après avoir raccompagné la gente dame chez elle, je suis rentré juste à temps pour accueillir l’ami Homel qui venait goûter avec moi mon Dalwhinnie single malt, 15 ans, en guise de night cap. David s’est éclipsé au moment où la tempête commençait à se déchaîner sur Montréal.

Couché tard, je me suis levé tôt ce matin pour écrire quelques paragraphes de ce feuilleton de SF sur lequel je bosse depuis l’an dernier avant de retourner à mon office quotidien en studio à la Maison de Radio-Canada, auquel succédait une autre réunion, avec mes collègues de l’exécutif du Mouvement pour les arts et les lettres cette fois, au cours de laquelle nous avons discuté notamment des miettes offertes par le gouvernement conservateur aux milieux culturels canadiens dans son dernier budget, de leur infâme loi C-10 qui rétablirait une forme grossière de censure dans les domaines de la création au pays et enfin de nos prédictions et attentes pour le budget provincial que le gouvernement Charest s’apprête à déposer.

De retour chez moi après quelques courses, j’ai essayé de faire du rattrapage dans l’écoute de mes nouveaux disques (New Amerikah d’Erikah Badu, The Orchard de Lizz Wright), tout en faisant un peu de ménage dans ce capharnaüm qui me sert de logis. Vers 19h00, une heure après s’être annoncée au téléphone, la Shoshanna s’est pointée avec des plats indiens achetés au coin de la rue et une bonne bouteille de rouge italien qu’on a partagée en résumant les événements récents de nos vies respectives. Elle vient tout juste de repartir, avec Rodney qui passait la prendre pour bosser sur un projet de livre.

Quelles drôles de vies que les nôtres, tout de même…!

March 5th, 2008
Catégorie: Auditions, Commentaires, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

2 commentaires à propos de “Les p’tites soirées de Montréal”

  1. Nicolas Ancion a écrit:

    Bonjour Stanley,
    Ça y est, je suis arrivé à la maison, dans le sud de la France, après un détour par la Belgique. Merci pour cette excellente soirée! J’en garde un excellent souvenir (parfois un peu brumeux, je l’avoue, deux soupers arrosés d’affilée, ce n’est pas sans risque).
    Au plaisir de te recroiser un de ces soirs, en France, en Belgique ou au Québec!

    Nicolas

  2. Stanley Péan a écrit:

    Je garde moi aussi un souvenir fort agréable de cette soirée. Au plaisir de récidiver d’un côté ou l’autre de la Grande Mare.

    Stanley

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