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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

L’eau de vie de mon âme

Monsieur William, will I be what I am
Si je les laisse boire l’eau de vie de mon âme?

Rejointe presque à la dernière minute, c’est ma copine Alice qui m’a accompagné au concert de Brigitte Saint-Aubin dans la vieille église du Gesú, un concert bien sympathique doublé du lancement du CD/DVD Être… dans ton salon, qui retrace la tournée des domiciles où s’est produite la jeune auteure-compositrice-interprète au fil de l’automne — une bonne partie de l’auditoire de ce soir était constituée des membres des familles qui avaient eu le plaisir de la recevoir chez eux. J’aime bien Brigitte Saint-Aubin, que j’ai appris à connaître grâce à l’émission que j’anime désormais qui présente beaucoup certaines des chansons de son album Être («Beau Hibou», «Les Nyctalopes Galopent» et l’incontournable «Monsieur William»). Jolie et émouvante petite blonde qui projette autant la sensibilité que la vulnérabilité, la comédienne chanteuse ne manque pas de chien. Il en faut une bonne dose, après tout, pour oser une chanson qui donne suite à une de Jacques Brel: «La chanson de Fernand», où Saint-Aubin imagine la famille qu’a dû abandonner ce Fernand porté en terre par un cortège funèbre constitué uniquement du narrateur incarné par le grand Jacques.

Au sortir du concert, Alice et moi nous sommes arrêtés dans un restaurant espagnol de l’avenue du Parc, partager une délicieuse paëlla, avant que je la dépose chez elle en taxi. L’occasion pour nous de faire un peu de rattrapage sur nos parcours respectifs, depuis le temps. Somme toute, une soirée d’anniversaire bien plus tranquille que celle de mon quarantième au Parlement des Graves, sympathique bistrot du Vieux Bordeaux. C’est André Duchesne, grand épicurien devant l’Éternel, qui avait conseillé cet établissement où sa femme Hélène et lui m’avaient rejoint, de même que mes oncle et tante allemands, Dieter et Michèle Hermann, l’amiral Anthony Rozankovic et son pote Orlando, Guillaume Vigneault et Dany Laferrière. On avait bien mangé, bien bu et bien rigolé ce 31 mars-là, et Anthony, Orlando, Guillaume et moi avions fait la tournée des grands ducs jusqu’aux petites heures… Ce qui avait poussé l’ami Vigneault à épiloguer, en rétrospective, quelques semaines après : «Si jamais tu oses me dire que tu as déjà eu une plus belle soirée d’anniversaire que celle-là, je te répondrai que ta vie est trop excitante!» Pour tout dire, ne manquait à mon bonheur ce soir-là que cette dulcinée dont Brel savait chanter le caractère impérialement essentiel… Ah, souvenirs, souvenirs…

March 31st, 2008
Catégorie: Auditions, Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune

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