stanleypean.com


Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Le Prix Athanase-David à Suzanne Jacob

Tiens, tant qu’à avoir repris l’écriture de ce blogue, allons-y d’une bonne nouvelle qui me réconcilie avec ce milieu, ce panier de crabes où je me débats, une nouvelle qui me réjouit au plus haut point. Il est deux heures trente passées, je reviens d’un bref aller-retour à Québec où se tenait aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, la cérémonie officielle de remise des Prix du Québec. Et dans le domaine qui nous intéresse, il faut applaudir l’attribution du prix David à la romancière, poète et essayiste Suzanne Jacob, pour qui j’éprouve une admiration sans bornes. N’en déplaise à tous ces esprits chagrin qui prétendent que les prix littéraires ne sont jamais que des arnaques arrangées avec le gars des vues, il arrive que les jurys fassent des choix qui les honorent… et dont la pertinence donne envie de croire encore à la justice. J’ai trinqué avec la lauréate ce soir, elle sait déjà combien j’estime son oeuvre et elle. Je tenais tout de même à l’exprimer ici, en toute simplicité.

Quelques échos médiatiques: dans La Presse et dans Le Devoir.

November 20th, 2008
Catégorie: Commentaires, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

Un commentaire à propos de “Le Prix Athanase-David à Suzanne Jacob”

  1. Judith a écrit:

    Depuis trois jours déjà que cette note est parue et que je cherche les mots pour dire ce pour quoi Suzanne Jacob figure au top de mon palmarès québécois. Je n’ai toutefois pas tout lu d’elle, mais un bon nombre de ses parutions tout de même. Je crois bien l’avoir découvert au moment où elle écrivait pour La vie en rose. L’esprit dont elle faisait montre était d’un réjouissant, toujours, avec ce qu’il faut de mordant, juste ce qu’il fallait qui ne franchissait pas la ligne qui l’aurait fait sombrer dans le cynisme. Plusieurs de ses chroniques ayant été reprises sous le titre de Ah…! et dont je me suis délectée à maintes reprises. Que j’ai recommandé maintes fois. aussi Laura Laur, L’obéissance, Rouge, mère et fils… Et son essai, Bulle d’encre. Tenez, rien que pour ces deux perles :

    « Les sociétés, comme les individus, ne peuvent tolérer que leur convention de réalité soit mise en péril. C’est la raison pour laquelle elles jugent nécessaires que les individus qui y naissent croient aux fictions dominantes non pas comme à des fictions mais comme à la réalité elle-même. L’individu qui est porteur d’une proposition qui ébranle la fiction dominante au point de la rendre désuète met son appartenance à sa société en jeu. »

    « Une des fonctions de l’art au sein des sociétés humaines est (…) [chez l’individu] de percevoir que (…) cette version des choses qui donne au monde et à lui-même une lisibilité (…) pourrait tout aussi bien en être une autre. »

    …on la couvrirait de roses.

    Alors si je ne trouve pas les mots qui définiraient exactement ce qui me plaît dans son écriture, je peux dire un peu ce que je n’y trouve pas : jamais ses personnages ne manquent d’étoffe ; elle ne fait jamais dans la pop-psychologie ni dans le psychologisme – d’ailleurs, il n’y a vraiment aucun motif qui justifie d’évoquer ces aspects tellement ça lui est étranger, mais peut-être en éprouvé-je le besoin afin de la distinguer vis-à-a-vis d’autres et de la donner en modèle à suivre à ce titre ce qui, à notre époque, présente une relative nécessité… ; enfin, ce qui m ‘est plus clair c’est que, à considérer son style, ses narrations ou ses réflexions, on les reçoit telles de belles épures bien menées à leur terme. Achevées. Vivantes.

    Chez elle, la délicatesse s’allie à la force, la joie et la tristesse sont notes de musique blanches et noires…

    C’est fou, mais à parler d’elle il me prend une furieuse envie de la lire là, tout de suite.

    Eh bien voilà, j’ai applaudi avec vous. Et je pense même que je vais aussi publier ce commentaire sous forme de note chez moi (deux fois sur trois : ça risque de devenir une habitude !), parce qu’elle mérite d’être célébrée de toutes les manières, et comme les médias télé et radio font peu de places aux écrivains et à la littérature…

    Cordialement.

≡ Soumettez votre commentaire