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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Le livre, la roue et le marteau

Kafka prétendait qu’il ne fallait lire que les livres qui nous assènent un coup sur la tête. Dans une entrevue accordée à Catherine Portevin du magazine Télérama (entrevue à laquelle Chantal Guy fait écho sur son blogue de Cyberpresse.ca), l’intellectuel italien Umberto Eco compare le livre au marteau et à la roue, justement.

«L’e-book, sur lequel le feuilletage est possible, a beau se présenter comme une nouveauté, il cherche à imiter le livre, d’observe l’auteur du Nom de la rose. Dans une certaine mesure seulement, puisque, sur un point au moins, il ne peut l’égaler : le livre de papier est autonome, alors que l’e-book est un outil dépendant, ne serait-ce que de l’électricité. Robinson Crusoé sur son île aurait eu de quoi lire pendant trente ans avec une bible de Gutenberg. Si elle avait été numérisée dans un e-book, il en aurait profité pendant les trois heures d’autonomie de sa batterie. Vous pouvez jeter un livre du cinquième étage, vous le retrouverez plus ou moins complet en bas. Si vous jetez un e-book, il sera à coup sûr détruit. Nous pouvons encore aujourd’hui lire des livres vieux de cinq cents ans. En revanche, nous n’avons aucune preuve scientifique que le livre électronique puisse durer au-delà de trois ou quatre ans. En tout cas, il est raisonnable de douter, compte tenu de la nature de ses matériaux, qu’il conserve la même intensité magnétique pendant cinq cents ans. Le livre, c’est une invention aussi indépassable que la roue, le marteau ou la cuiller.»

Lire l’intégrale de l’entretien sur le site de Telerama

October 17th, 2009
Catégorie: Commentaires, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

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