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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 5: En avion, en train, en automobile…

L’accès restreint à l’internet à l’Amphithéâtre municipal de Zielona Góra dans les loges duquel nous logeons, Jacques Kuba Séguin, ses musiciens et moi, m’a forcé à remettre à cette nuit la rédaction et la mise en ligne de ce billet-ci. Déjà qu’il me fallait publier le premier de la série que je rédige pour mon autre blogue, celui du portail Espace.mu.

J’ai donc retrouvé Kuba hier après six heures de voyage – deux heures et demie de vol de Paris vers Varsovie, puis trois heures trente de train jusqu’à Swiebodzin. De là, mon comité d’accueil et moi avons mis encore une quarantaine de minutes sur la route pour arriver au Club Piekarnia où les musiciens d’Oddlot avaient passé la journée à animer des cliniques avec les étudiants en musique de l’université puis donné le deuxième de leur série de concerts. Le comité d’accueil, soit dit en passant, c’était Kuba et notre sympathique hôte, Jurek Novak, qui préside aux destinées de cette ancienne boulangerie convertie en boîte de nuit.

À mon arrivée, la jam-session qui suivait le concert avait déjà pris fin et Kamila, la femme de Jurek, nous invitait à passer à table. Les musiciens – le pianiste Jonathan Cayer, les saxophonistes Eric Hove et Benjamin Deschamps, le contrebassiste Fred Grenier et le batteur Kevin Warren –, Jacques et moi nous sommes régalés de cette cuisine rustique et très goûteuse, puis sommes allés nous épivarder dans quelques clubs où la vodka et la bière coulaient à flots. Quelle cuite, mes aïeux! Jusqu’à la fin de la soirée d’aujourd’hui, j’avais encore un de ces maux de blocs… Ce qui m’a obligé à la sagesse pour une fois… Il faut aussi dire que la journée a été passablement bien remplie, avec une entrevue accordée conjointement par Jurek, Jacques et moi à l’animateur de Radio Záchod et une brève et cordiale rencontre avec le pianiste et compositeur Jerzy Szymaniuk, qui dirige le grand orchestre de jazz de l’université de Zielona Góra. Hélas pour moi, même la petite sieste de l’après-midi n’a pas suffi à dissiper ma migraine…

Ainsi que je l’ai dit à mon collègue Pierre Therrien sur les ondes d’Espace musique, le concert de ce soir a été un réel triomphe pour Kuba et Oddlot, qui se sont montré fidèle au nom du groupe (Oddlot signifie envolée en polonais). Devant la cinquantaine de personnes venues les entendre, les musiciens ont littéralement et majestueusement déployé leurs ailes sur les thèmes originaux de mon ami trompettiste. « De la folie! » a opiné Jurek, en réaction à l’enthousiasme contagieux de ses clients qui en redemandaient. Au troisième set, Jacques a ouvert la scène aux musiciens du coin en signe de partage (parce qu’être Polonais, c’est savoir partager, selon lui), mais seul un jeune batteur a accepté l’invitation et a remplacé Kevin sur de belles relectures de « Stella by Starlight » et « Footsteps ». Ensuite, au terme d’un incendiaire « Caravan », Jacques m’a proposé de chanter. Et pour souligner l’amitié bicentenaire en Haïti et la Pologne, j’ai d’abord interprété « Round Midnight » en créole, puis en guise de conclusion « There Will Never Be Another You ». Après quoi, c’était à nouveau le moment de passer à table… puis de partir se coucher.

Il est deux heures du matin. Je vais devoir ressortir de ma chambre pour me rapprocher du routeur sans fil au signal anémique afin de mettre en ligne ce billet. Ensuite, seulement ensuite, ce sera le repos du guerrier. Nous reprenons la route demain midi, après tout.

 

March 22nd, 2013
Catégorie: Événements, Lectures Catégorie: Aucune

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