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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 12: Mais la fin du voyage / la fin de la chanson…

Difficile d’admettre et d’accepter que j’en sois déjà à la veille de m’envoler pour Montréal (puis filer à Québec), alors qu’il y avait encore tant de gens avec qui je n’ai même pas pu trinquer, tant de choses que j’aurais aimé faire et voir — ne serait-ce que l’expo Georges Brassens à la Villette, que j’ai manquée faute d’un moment libre dans mon emploi du temps qui aurait coïncidé avec une plage où la Cité de la Musique n’affichait pas complet. Ce sera pour une prochaine fois je suppose; tiens, à mon retour en juin, par exemple, puisque je reviendrai brièvement faire escale à Paris avant de prendre part à la nouvelle édition du festival Étonnants voyageurs en juin prochain.

Hier soir, en tout cas, après mon enregistrement dans les chics nouveaux studios parisiens de Radio-Canada, j’ai rejoint mon oncle Dieter à L’Écluse Grands Augustins pour l’apéro. De là, cédant à un élan de nostalgie mêlé d’amusement, nous sommes allés manger et boire du Barbancourt Réserve du Domaine dans un resto haïtien du 3e arrondissement, Au Paradis Tropical. Au menu: griyo, bannann peze ak pikliz, duri ak pwa, bèf mirliton et même un blanc-manger à la noix de coco et à la saveur de mon enfance.

Partager d’abord l’apéro (le pluriel s’impose en fait) puis ce repas haïtien nous a donné à Dieter et moi l’occasion de revenir sur les événements de la funeste année 2010, du tremblement de terre jusqu’au décès de Michelle, à la mémoire de qui est dédié Bizango — d’ailleurs, dans un hasard qui encore rappelle les intrigues de Paul Auster, le livre est finalement sorti en librairie française précisément le jour de l’anniversaire de naissance de ma défunte tante. C’était aussi l’occasion d’évoquer quelques souvenirs de mon premier séjour à Paris, au cours duquel mon oncle m’avait brièvement servi de guide  jusqu’à ce que Michèle, un peu soupe au lait il faut le dire, avait fini par remballer leurs affaires après un de ces esclandres dont ma tante avait le secret.

On ne finit jamais de rembourser une pareille dette — je ne parle pas d’argent — et Dieter a pleinement conscience, je crois et je m’en ravis même, de tout ce que j’estime leur devoir à sa défunte épouse et lui. Le moins qu’on puisse faire, c’est d’y acquiescer en exprimant la plus sincère des reconnaissances et de tâcher d’être à la hauteur des attentes pourtant restées implicites…

Aujourd’hui, après le dîner (devrais-je écrire le déjeuner, pour les Français?), nous prévoyons visiter ensemble une expo d’art haïtien présentée en galerie. Mais d’abord, j’ai ce rendez-vous d’affaires chez FIP et, beaucoup plus tard, un dîner d’agrément dans Belleville. De quoi pourrais-je donc me plaindre?

May 13th, 2011
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