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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 11: Dernière envolée d’Oddlot

Entre les murs du Harris Piano Jazz Bar, ornés de portraits de Miles, s’entasse une faune beaucoup plus jeunes que ces mélomanes d’âge mûr que j’ai essentiellement croisés depuis la semaine dernière dans les clubs polonais. Des étudiants universitaires, de toute évidence.

— Cracovie est un important centre académique, l’un des plus vieux de toute l’Europe, me faisait d’ailleurs remarquer mon interprète Beata, avec qui je soupais un peu plus tôt.

À l’en croire, environ le cinquième de son million d’habitants fréquente l’une ou l’autre de ses universités, dont la plus prestigieuses, l’Université Jagellonne (fondée en 1364), est la deuxième plus ancienne d’Europe centrale. Il y aura, au programme de mon séjour ici, une brève visite du coeur de l’ancienne capitale au passé de plus de mille ans et qui est restée le centre culturelle et scientifique de la Pologne.

Kuba Séguin et moi nous étions séparés des musiciens de Oddlot à Gorzòw, dimanche. Tandis que nous effectuons toutes nos rencontres à Varsovie, le contrebassiste Frédéric Grenier et le saxophoniste alto Eric Hove avaient cheminé directement vers Cracovie, tandis qu’inspirés par la proximité de la frontière allemande le pianiste Jonathan Cayer, le saxophoniste ténor Benjamin Deschamps et le batteur Kevin Warren s’étaient payé une grande tournée.

— Imagine : hier, on a pris le petit-déjeuner à Berlin, fait un détour par Prague pour le dîner et on est finalement arrivés ici pour le souper!, de s’enthousiasmer Deschamps.

— Le plus fou en Europe, c’est qu’en roulant sur les autoroutes, on change de pays quasiment toutes les trois ou quatre heures, renchérit Cayer.

Beata et moi n’avons finalement entendu que les vingt-cinq dernière minutes du dernier concert de la tournée d’Oddlot en Pologne, dont l’heure avait été devancé inopinément par la direction du Harris Piano Jazz Bar. C’est dommage, surtout pour Beata, qui n’aura en fin de compte entendu Jacques essentiellement en contexte de jam-session.

Malgré la fatigue qui plante son couteau dans mes reins (clin d’oeil à Brel), je traîne encore quelque peu dans le club, le temps pour Kuba de me présenter les musiciens locaux dont il avait fait la connaissance lors de précédentes visites dans la « capitale royale » de la Pologne  — mais il est dûr de résister à l’appel du lit, quand on n’a plus vingt ans comme moi.

March 28th, 2013
Catégorie: Commentaires, Événements, Réflexions Catégorie: Aucune

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