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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Jour 1: Dormir à l’ombre de la flèche

De retour en Europe depuis moins de vingt-quatre heures. Comme de coutume, mes voyages me fournissent toujours le parfait prétexte pour renouer avec ce blogue que j’ai tant négligé (encore), auquel je suis si peu revenu dans la foulée de la disparition de mon frère Gérald en novembre et des autres deuils qui s’en sont suivis. Sans doute en janvier aurait-il fallu que je rédige un billet traduisant en mots le noeud d’émotions confuses et contradictoires que suscitaient chez moi la mort de Marie, qui avait été ma deuxième blonde (au sens on-ne-peut-plus québécois) et l’un des amours les plus marquants de mon existence, mais je me suis comme trop souvent laissé distraire par les urgences du quotidien. C’était commode, ça me permettait d’éviter de confronter cette mort-là et tout ce qu’elle a rendu définitif. J’y reviendrai, cela va sans dire, parce que la nécessité de cette réflexion s’est trop fait attendre. J’y reviendrai donc…

Quoi qu’il en soit, me voici donc dans ma chambre de l’hôtel Rohan, à l’ombre de l’imposante flèche de la cathédrale de Strasbourg. Arrivé à Paris en début de matinée (sur le même vol que l’Amiral Rozankovic lui-même en voyage d’affaires et d’agrément), je séjournerai brièvement dans la capitale alsacienne, le temps de souligner comme il se doit l’anniversaire d’Hélène, l’épouse d’André Duchesne. Parce que mon vieux pote insistait sur ma présence et que de toute manière je le pouvais, je me suis autorisé cette petite escale juste pour le plaisir de festoyer un peu avec mes amis de Québec et mon oncle Dieter, qui doit nous rejoindre demain pour arroser ledit anniversaire. C’est drôle comme tout se recoupe: c’est avec Dieter que j’ai visité pour la première et seule fois Strasbourg lors de mon tout premier voyage en Europe, il y a bientôt 23 ans!

Je ne passerai que trois jours en France, le véritable motif de mon voyage étant de suivre la tournée polonaise de mon ami et protégé le trompettiste Jacques Kuba Séguin, Révélation Radio-Canada jazz 2012, et de venir à la rencontre et à la découverte des artisans du jazz au pays de Chopin. C’est jeudi que je reprendrai l’avion pour Varsovie, avec le fol espoir de voir d’ici là, au cours de ma seule demi-journée à Paris amis et relations de travail que j’aimerais bien croiser. Ce ne sont donc pas des vacances à proprement parler, ce qui donnera raison à ceux qui me considèrent comme un workaholic impénitent.

Tiens, ça me rappelle le savoureux échange entre l’impayable agent O.S.S. 117 (incarné magistralement au grand écran par Jean Dujardin) et son patron, le chef des Services secrets français, qui l’envoie en mission au Brésil dans Rio ne répond plus.

« Prenez ça du bon côté, Hubert; Rio de Janeiro est une ville magnifique, les filles sont très jolies. Voyez ça comme des vacances!

— Des…?

— Des vacances.

— Je ne connais pas ce mot. »

March 18th, 2013
Catégorie: Événements, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

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