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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Haïti 2014, jour 9: Créer est beau

Pour la première fois depuis le début de la semaine, je reste au lit jusqu’à sept heures. Ce qui ne veut pas dire que la journée sera de tout repos. J’ai encore quelques informations à faire parvenir à Yves Bergeron, d’ICI Musique, en guise de complément au matériel envoyé de peine et de misère via GoogleDrive pour fins de montage. Ne reste plus que quelques heures avant la diffusion de mon émission spéciale du début de soirée.

Ce midi, je dois prendre la parole devant des élèves de quelques écoles de Carrefour, rassemblés pour l’occasion à la Mission évangélique baptiste d’Haïti, une église située dans la zone de Côte Plage à Carrefour, à l’initiative de Marc Antoine Alix, le directeur de Côte Plage rencontré il y a quelques jours. Un embouteillage – un autre! – me fait prendre quelques minutes de retard sur l’horaire, mais les jeunes et leurs professeurs restent sagement à m’attendre. Ils et elles sont plus de quatre cent cinquante, ce qui en fait le plus grand groupe auquel j’aurai à m’adresser depuis le début de la tournée. Avec ça, je manquerai hélas la prestation de mes compères de Cirque Kreyol dans un jardin d’enfants de Fontamara…

Créer est beau - Côte Plage 1

Créer est beau - Côte Plage 3     Créer est beau - Côte Plage 5     Créer est beau - Côte Plage 2

Créer est beau - Côte Plage 6     Créer est beau - Côte Plage 4     Créer est beau - Côte Plage 7

Intitulé « Créer est beau : fils et filles d’Haïti » sur la scène internationale, mon bref exposé propose un portrait de famille de quelques personnalités publiques, essentiellement des créateurs œuvrant dans diverses disciplines artistiques, issus de la diaspora haïtienne qui se sont illustrées dans leur champ d’activité respectif. Mes propos ne manquent pas de susciter un tas d’interrogations, sur le drame de la fuite de cerveau, la fonction de la création artistique, la possibilité de créer malgré des conditions de survie difficiles, la nature de ma relation avec Haïti, ce qui m’avait inspiré Le tumulte de mon sang, le seul de mes livres ayant connu une édition haïtienne. Ces jeunes sont avides de savoir, avides de créer eux et elles aussi et notre échange à bâtons rompus a quelque chose de bien stimulant.

« Je vous félicite pour cette conférence, monsieur Stanley, mais j’aimerais savoir pourquoi vous privilégier un chanteur comme Luck Mervil au détriment d’un créateur de la trempe de Nemours Jean-Baptiste, » de me demander l’un des jeunes, question accueillie par ses condisciples avec un tonnerre d’applaudissements.

Évidemment, lui expliqué-je, mon intention n’était pas de suggérer que la contribution de Luck au renom d’Haïti surclassait celle du père fondateur du konpa direk, mais bien de soumettre à leur à leur attention des noms qui leur étaient moins familiers ou dont ils et elles ignoraient peut-être l’ascendance haïtienne.

Une heure et quelques après le début de l’activité, je suis un peu claqué mais trouverai un brin d’énergie pour signer des autographes (un boost pour l’égo 😉 ) et répondre sur une base individuelle à quelques dernières questions sur le métier d’écrivain.

Après, il me faut faire encore une fois escale à la Fondation Culture Création pour expédier d’urgence le texte du billet présentant le sommaire de mon émission spéciale. Et rentré chez Bertrand Roy à Pétionville, je cuisine le repas du soir au son de cette carte postale musicale en provenance de ma ville natale.

November 22nd, 2014
Catégorie: Commentaires, Événements, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

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