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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Haïti 2015 (bis) – En route vers le fier Royaume du Nord

Dans une carte qu’elle m’avait donnée pour mon anniversaire ou pour la fête des pères, je ne me souviens plus très bien, Laura avait exprimé le souhait d’apprendre à mieux connaître ma famille, qui est bien entendu la sienne. À n’en pas douter, elle sera bien servie à Cap Haïtien, berceau des Péan et des Durand.

Comme nous n’avions pas acheté nos billets ni même réservé nos places sur le bus vers l’ancienne capitale, le fait d’arriver à l’agence Sans Souci quarante-cinq minutes avant le départ de neuf heures ne change pas grand-chose. Il nous faut attendre le prochain départ, celui de onze heures, ce qui me contrarie un brin mais on n’y peut rien.

Sur la Nationale 1, qui au début ne s’éloigne jamais trop de la mer, défilent villes et villages dont les noms s’enchaînent comme les fragments d’un poème en gestation : Titanyen, Cabaret, Arcahaie, Justin, Pierre Payen, etc. Sans oublier Montrouis, bien entendu, ma fameuse plage des songes, revisitée en janvier dernier pendant le Festival de jazz. D’ici notre arrivée au Royaume du Nord, le paysage revêtira des apparences multiples, entre la luxuriance du sud, les collines dénudées qui évoquent le désert de ces films westerns dont raffolait ma mère Lady I, les rizières marécageuses, etc. Nous traversons bientôt Saint-Marc, le patelin de feu Éval Manigat, lieu de villégiature adoré de mon père Mèt Mo. Heureusement que j’avais au moins pensé à ces sandwiches, ma fille meurt de faim. Il y aura bien une escale plus longue que les brefs arrêts pour laisser descendre des passagers dans de petites localités : aux Gonaïves, notre bus entre dans l’enceinte de la station Sans Souci en terre de l’empereur Dessalines.

Tout le monde descend, pour manger, aller aux toilettes, se dégourdir les jambes ou simplement donner à un répit bienvenu à ses tympans mis à mal par le konpa que notre chauffeur fait jouer à tue-tête, sans égard à celui qui préférerait un peu de quiétude sur la route.

Remontent celles et ceux qui continuent vers le Nord héroïque, le pays du roi Christophe, où nous arriverons finalement vers 17h40, beaucoup plus tard que prévu. La station Sans Souci est située à l’entrée de la ville, il faudra un taxi pour rentrer à l’hôtel Beau Rivage où j’ai réservé deux chambres pour David, Laura et moi. Le temps de mettre un terme à la puérile querelle entre deux chauffeurs qui se disputent notre clientèle, je passe tout de même au comptoir m’assurer que nous aurons des places sur le bus du retour jeudi en fin de matinée.

Situé sur le boulevard Carenage, à quelques minutes de marche du Vieux quartier, le Beau Rivage fait face à la baie. Pendant un moment, je doute de l’efficacité du service de l’agence de voyages virtuelle Expedia, puisque la jeune réceptionniste ne semble pas être au courant de la réservation. Tout s’arrange assez rapidement pour que nous puissions envisager de sortir allez prendre l’apéro Rue 14, avec ma tante Éva, la sœur de mon père, et son mari mon oncle Charles Manigat.

July 21st, 2015
Catégorie: Événements, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

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