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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Haïti 2015 (bis) – Ce n’est qu’un au revoir…

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La résidence Milcé à Thomassin n’a pas été facile à trouver, de nuit, avec la signalisation déficiente généralisée dans tout le pays (sauf dans le Vieux Cap), mais nous y voici enfin, Bertrand, David, Laura et moi, pour ce souper d’au revoir, puisque mon collègue et néanmoins ami, ma fille et moi repartons demain. Le président du PEN Haïti tenait à nous recevoir dans la superbe maison qu’il habite avec sa femme la romancière Emmelie Prophète et sa fille Aimée, à cuisiner lui-même pour nous des plats typiques de son Artibonite natale et nous ne sommes pas déçus : potage aux maïs, haricots blancs et crevettes, suivi d’un mijoté de lalo au crabe.

« C’est très bon, » d’opiner Aimée, résumant l’opinion générale. « Tu devrais cuisiner plus souvent. »

En fier Artibonitois, Jean-Euphèle feint de s’objecter à ce que je désigne les petits crabes par leur appellation du Cap (trouloulou) ou les feuilles de lalo par leur nom français. (« Des feuilles de jute, franchement! A-t-on idée de penser que je vous servirais de la jute à manger! ») Le repas se déroule dans la bonne humeur, malgré quelques sujets graves et habituels abordés inévitablement au fil de la conversation : la dégradation du pays, la corruption endémique de la classe dirigeante – qui n’est pourtant pas sans rappeler certaines formations politiques du Québec et du Canada. Ces thèmes préoccupent grandement JeM, qui les avait explorés notamment dans Mes Chères Petites Ombres, son plus récent roman dont Michel Vézina lancera l’édition québécoise en octobre aux éditions Tête Première.

D’ailleurs, la perspective d’une visite imminente au Québec de mes amis les Milcé (pour le lancement dudit roman) et de Bertrand (pour voir sa femme et son fils expatriés chez nous et photographier les couleurs de l’automne) nous console de devoir s’envoler pour Montréal demain. Laura et moi jouons timidement des bribes de mélodie sur le piano électrique acheté par Jean-Euphèle sur la route du retour de Jacmel lundi. Et, en guise de digestif, notre hôte nous offre une lampée de Barbancourt Cuvée Spéciale du 150e.

Encore heureux que ce ne soit qu’un au revoir…

July 24th, 2015
Catégorie: Événements, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

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