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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Haïti 2015 (bis) – À Jacmel en bord de mer

Verly nous a finalement cueillis, Laura et moi, vers 14h00, un peu plus tard que prévu. J’en étais à réviser mes notes pour la table ronde ayant pour thème « Pouvoir de la censure », à laquelle je dois participer au Centre culturel Charles-Moravia en fin d’après-midi, quand il se pointe avec David et Michèle à bord de son véhicule. Quitter Petit Goâve si tardivement signifie que nous arriverons à notre destination juste à temps pour l’événement.

La Nationale 4 serpente dans les hauteurs vertigineuses des montagnes du sud-est de la république, vers l’arrondissement de Jacmel. Verly conduit adroitement, mais vite, et négocie les virages comme un coureur de Formule 1. Nous approchons une courbe en pente où Katel, les clowns, nos invités poètes et moi avions croisé un énorme camion de transport de fruits qui avait basculé sur son flanc l’automne dernier. Le moment est peut-être mal choisi pour évoquer ce souvenir, j’en conviens. D’autant plus que Verly renchérit : « C’est une des routes les plus dangereuses de toute l’île. » Et comme s’il cherchait à inquiéter davantage ses passagers, il nous raconte la fois où, somnolant au volant, il était passé près de rouler dans le ravin avec femme et enfant.

Notre heure n’étant pas venue, apparemment, nous voilà d’abord à l’hôtel L’Amitié à Cayes Jacmel, où il faut faire escale pour cueillir les confrères et consœurs avant de repartir vers le fameux Centre culturel Charles-Moravia, fondé en 2007 par Jacques Adler Jean-Pierre et son frère cadet Ivadouin Jean-Pierre. Une fois sur place, l’horaire continue de se bousculer, si bien que la table ronde annulée cédera la place à une lecture publique d’extraits poétiques par Michel Vézina et moi, présentée en première partie du concert sous les étoiles réunissant les slameurs Béo Monteau et Eliezer Guérismé, la chanteuse Jehyna Sahyer (qui avait suscité pas mal d’émoi lors de son passage au Festival international de la littérature l’automne dernier), ainsi que les musiciens de la formation Feeling Rara. Armée de sa caméra vidéo, Laura ne manque pas un moment de cette émouvante prestation. Elle est aux anges.

La soirée se termine par un copieux dîner sur la plage, dans la cour avant de la maison d’un couple d’amis de Jean-Euphèle, voisine de notre hôtel. Au menu : poisson grillé, lambi mijoté, riz aux djon-djon, bannann peze, un festin préparé par la valeureuse Marie-Thérèse, arrosé de vin, de rhum et accompagné de palabres, de rires et de quelques adieux, puisque pour Michel, Carole et Michèle, ce sera le départ vers l’aéroport de Port-au-Prince au lever.

July 19th, 2015
Catégorie: Événements, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

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