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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Haïti 2015 – 4: Hier soir, le rara a sauvé ma vie…

Ce n’est pas que je souscrive à la fatalité, mais je n’étais pas vraiment surpris que l’un des artistes étrangers invités à la neuvième édition du Festival international de jazz de Port-au-Prince soit un tantinet indisposé. Après tout, nous sommes sous les Tropiques et il arrive que nos anticorps ne sachent pas nous protéger des éventuels malaises. Ce qui par contre m’a étonné, c’est que le sort s’abatte sur la Britannique Holly Holden, pourtant une habituée des Caraïbes ainsi qu’en témoignent ses chansons. Du coup, la chanteuse anglaise n’a pu animer comme prévu sa classe de maître à la Fokal, avec pour résultat que les étudiants et les journalistes (dont moi) sommes restés dans l’amphithéâtre du centre culturel, à poireauter pendant plus d’une heure à attendre les musiciens de la formation Troker qui animaient l’atelier suivant. Au moins, l’attente en valait la peine; avec Claude Carré et une attachée de l’ambassade du Mexique pour servir d’interprètes dans les trois langues principales d’Amérique, les gars de Troker ont eu avec les jeunes une belle discussion sur leur musique, leur inspiration, leur métier et leurs ambitions – discussion entrecoupée bien sûr de musique.

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Une déveine n’attendant pas l’autre, le retard occasionné par les sempiternels embouteillages a bousculé mon emploi du temps, fragile assemblage de dominos, tant et si bien que j’ai manqué le tour de chant d’une Holly Holden , qui avait repris un peu de forces en après-midi, dans la cour de la Fokal en début de soirée. Au moins, me disais-je à mon retour rue Henri-Christophe, il restait les deux autres parties du programme double, en l’occurrence Troker précédé de la blueswoman canadienne Bella Cat, que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam. Comble de malchance, deux pannes de génératrice ont interrompu le concert de la jeune femme, qui chaque fois a su reprendre avec un aplomb étonnant. Mais il est fort heureux que le groupe de rara Follow Jah, dont les prestations faisaient déjà office d’intermèdes entre les trois parties du triptyque, ait été là pour envoûter les gens en l’absence provisoire d’électricité. « Last night the rara saved our lives, » aurait-on eu envie d’entonner sur un air connu.

Pour le reste, avec leur amalgame de rock, de funk, de hip-hop, d’electronica et de musique mariachi, les dynamos humaines réunies sous la bannière de Troker ont électrisé la foule qui en redemandait, encore et encore. Mais toute bonne chose a une fin, non?

January 21st, 2015
Catégorie: Commentaires, Événements, Réflexions Catégorie: Aucune

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