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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Haïti 2015 – 2: La plage des songes (encore!) et autres délices tropicaux

Tant qu’à loger dans un hôtel chic à l’occasion de la neuvième édition du Festival international de jazz de Port-au-Prince, pourquoi pas la jouer « touriste » cette fois? D’autant plus que je ne l’ai jamais vraiment fait et que le Festival, conjointement avec le Ministère du tourisme haïtien, en offre la possibilité aux journalistes dépêchés à Port-au-Prince pour l’événement musical. J’avais passé mon tour samedi, mais j’ai volontiers accepté de me joindre à mes collègues qui partaient hier matin à la découverte de la Côte des Arcadins, à une heure trente de Port-au-Prince via la Nationale 1.

Inutile de dire qu’il fait bon échapper au bruit et à l’agitation frénétique de la capitale haïtienne, où le silence et le calme sont quasi inexistants. En chemin, je ressassais des souvenirs de mon tour de l’île en compagnie du cinéaste Pierre Bastien à l’hiver 1998, alors que nous tournions son documentaire Carnets d’un Black en Ayiti que j’aimerais bien revoir un de ces jours. Mais l’excursion me réservait d’autres reflux de mémoire…

À Moulin-sur-Mer, nous sommes descendus du minibus pour suivre notre accompagnatrice Stéphanie Alexandre et notre guide Jean-Roger du Musée Ogier-Fombrun (une superbe demeure coloniale du XVIIIe siècle reconvertie en sanctuaire de mémoire) à travers les champs dédiés à la culture de bananes, de tomates, de canne à sucre et de riz,  à travers le petit village pittoresque du coin pour enfin arriver à la plage de Montrouis, évoquée dans la nouvelle éponyme de mon premier bouquin, La plage des songes.

Quelle étrange sensation de fouler après toutes ces années le sable doré de ce lieu, que ma mère avait peint dans une aquarelle qui ornait d’ailleurs la couverture de l’édition originale de mon recueil! Pour la peine, je me suis efforcé de reproduire avec mon nouvel appareil photo la plage telle que représentée par Lady I.

La plage des songes

Après le sight-seeing, nous sommes retournés pour une visite éclair du Musée puis un copieux repas au bord de la grande bleue dans la cour du complexe hôtelier Moulin-sur-mer, fréquenté essentiellement par des citoyens de Port-au-Prince assez fortunés pour s’offrir un week-end loin, loin de la ville (pour citer un refrain connu). Évidemment, il n’était pas possible pour mes collègues et moi de nous éterniser dans ce p’tit coin de paradis si nous voulions entendre les artistes au programme de la deuxième soirée du Festival. Et hop! Tout le monde à bord du bus à nouveau!

Sur la scène dressée dans la cour intérieure du Karibé, réaménagée en club de nuit à ciel ouvert, se sont succédés le trompettiste chilien Sebastian Jordan (une enthousiasmante découverte, dans la veine post-bop contemporain), la chanteuse montréalaise Ranee Lee (une incontournable de chez nous, en grande forme) et enfin la chanteuse soul américaine Maya Azucena (une disciple de Whitney Houston, que je ne connaissais pas et qui a ému l’auditoire en invitant deux jeunes rappers locaux à la rejoindre sur scène pour rendre hommage à la beauté de l’île, au courage de ses habitants accablés par tant de déveines).

DSCF2733     Ranee Lee     Maya Azucena

January 19th, 2015
Catégorie: Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune

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