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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Gare au goriiiiiiille

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« Qu’est-ce qui arriverait si un gorille s’échappait de l’enclos? »

« Je ne sais pas, Phil. Il n’y a ni magistrat, ni grand-mère en vue… »

En fin de journée, sa Majesté Philou Premier traîne un peu de la patte. La chaleur, encore une fois, l’a exténué, et toute la crème glacée, tous les breuvages frais disponibles au Zoo de Brookfield n’ont rien pu y changer. Il y a une heure, il s’estimait déjà prêt à reprendre le chemin de l’hôtel. Jusqu’à ce que je lui rappelle qu’il nous restait à encore explorer le monde tropical, pour y voir crocodiles ainsi que les singes…

Notre dernière visite dans un jardin zoologique ensemble remonte à quatre ans. Cet été-là, alors que Patsy voyageait à Paris et en Alsace avec Laura, Philippe avait passé pour la première fois de sa vie deux semaines seul chez son père à Montréal. Par un dimanche torride, Annie avait proposé que nous emmenions son Alice et mon Mini-moi au Parc Safari pour la journée. Une expérience ponctuée de rire, d’émois, d’effrois, sans doute.

Les quatre dernières années – et quelques visites au zoo sans moi – ont rendu Philippe moins timoré, plus aventureux. À moins que ce ne soit mon âge qui me le rende plus difficile à suivre, dans son empressement au-devant des cages et des enclos. Se succéderont au fil de la journée la maison des petits et grands félins, l’enclos des pachydermes, la savane africaine, la maison aviaire, le parc aux wallaby, le marécage aux crocodiles…

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« Tu connais la différence entre un crocodile et un alligator? »

« Non. C’est quoi? »

« Il n’y en a pas. C’est caïman pareil. »

« C’est une blague d’Anthony, ou quoi? » fait mon fils découragé, en secouant la tête.

Tout zoo est un théâtre de réminiscences enfantines. Je n’en ai personnellement jamais visité avec mes parents, à moins que ma mémoire me trompe. Mais, sans trop de nostalgie tout de même, je me fais malgré moi un ciné-club mental, avec des images empruntées à quelques téléséries d’autrefois (Skippy, Flipper, Daktari et Tarzan), que je décris à Phil qui ne les a pas connues.

La seule ombre au tableau, c’est bien entendu le lunch, pris au prétendu café santé du zoo; si mon burger à la poitrine de poulet grillé était décent, les filets de poulet panés n’ont pas convaincu mon Philippe. « Même ceux de la Casa Grecque [à Sainte-Foy] sont meilleurs, » opinera le spécialiste en la matière, qui n’a longtemps mangé que de cela.

Et puis, comment passer sous silence le clou de la journée : le spectacle aquatique avec pour attraction des dauphins, aussi agiles et habiles qu’on pouvait l’imaginer.

Gavé de splendeur, le petit était déjà prêt à jeter la serviette au sortir du parc aquatique. Mais ç’aurait signifié rater la maison des petits et grands primates…

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« Mais la chanson de Brassens finalement, c’est un peu n’importe quoi! » philosophe Phil, bon enfant, au sortir de la maison des grands primates. « Sa mère qui ne veut pas qu’il mentionne certaines parties dans le texte, la grand-mère qui rêve que le gorille la choisisse, le juge en robe qui a fait couper le coup d’un criminel la veille… » N’importe quoi, certes, ce qui ne l’empêche pas d’adorer cette chanson plus que toutes les autres du pornographe du phonographe.

Toute bonne chose ayant une fin, nous nous engageons enfin vers la sortie de Brookfield, vers l’arrêt du 331.

« C’est la plus belle journée du voyage! » décrètera en fin de compte Mini-moi avec un enthousiasme sans équivoque, dans l’un des bus du retour.

Héboboy, il va falloir que je déploie des trésors d’imagination pour surclasser Brookfield.

August 4th, 2015
Catégorie: Événements, Nouvelles, Réflexions Catégorie: Aucune

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