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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Excursion dans Lanaudière

Je vous fais grâce de diatribe sur le prix faramineux de la course en taxi, seul moyen de me rendre à L’Assomption depuis Montréal en pleine journée, faute de voiture: l’important, c’est que j’aie pu me rendre comme prévu à la bibliothèque Christian-Roy cet après-midi pour honorer mon engagement à rencontrer ce club de lecture composé d’une dizaine de charmantes dames qui voulaient échanger avec moi sur la littérature en général et mon oeuvre en particulier.

— Mais comment se fait-il que vous ne soyez pas aussi connu que Dany Laferrière? de me demander en substance l’une d’elles, avec une candeur tout à fait savoureuse. Il me semble que malgré tous ces comités sur lesquels vous siégez, on ne vous voit pas tant que ça à la télé, dans les journaux…!

Pour une leçon d’humilité, c’en était une belle… qui devrait par ailleurs en mettre plein la gueule aux esprits chagrins qui me reprochent ma supposée omniprésence médiatique, une rumeur aussi exagérée que celle de la mort de Mark Twain! («The rumors of my death have been greatly exaggerated,» avait un jour déclaré ce bon vieux Samuel Langhorne Clemens.) Sur un ton amusé, j’ai répondu à la dame que je ne croyais pas pouvoir me plaindre d’être négligé par la presse, surtout pas après l’automne de mes vingt ans d’écriture, mais que j’étais certes, à l’instar de la plupart des écrivains d’ici, bien moins adulé par les médias électroniques que mon vieux pote Laferrière qui se fait en effet offrir systématiquement toutes les tribunes possibles et imaginable chaque fois qu’il publie un livre. Diantre, ai-je renchéri, Dany voit se dérouler le tapis rouge médiatique même quand il annonce qu’il ne publiera plus de livre!

En marge de tout cabotinage, la rencontre s’est fort bien déroulée et je crois humblement que ces mesdames ont passé une heure et demie fort agréable, à m’entendre parler de mon parcours, de mes romans et nouvelles, de mon expérience de scénariste pour la télé (nommément sur la série 11, Somerset), de quelques uns de mes auteurs fétiche — Albert Camus, Ray Bradbury et ses émules de l’école californienne du fantastique d’après-guerre (Charles Beaumont, Richard Matheson, Harlan Ellison, etc.) –, ainsi que de quelques récents émois de lecture: Pourquoi faire une maison avec ses morts d’Élise Turcotte, Le retour de Lorenzo Sanchez de Sergio Kokis, Champagne de Monique Proulx et Caïques de Joël Des Rosiers (les deux derniers étant abordés dans ma chronique à paraître bientôt dans l’édition estivale du Libraire).

May 22nd, 2008
Catégorie: Commentaires, Lectures, Réflexions Catégorie: Aucune

Un commentaire à propos de “Excursion dans Lanaudière”

  1. sonia a écrit:

    Bonjour Stanley,
    Personnellement, j’adore lire M. Laferrière depuis PAYS SANS CHAPEAU ; j’adore le fait qu’il refuse de se laisser enfermer dans la case créolité. Je me souviens la première fois que je l’ai entendu c’était sur une émission de M. Pivot et il soulignait qu’on avait tué sa langue maternelle et que personne ne lui avait jamais presenté ses condoléances. Je me souviens de sa voix et elle accompagne chaque de mes lectures concernant ses ouvrages. D’ailleurs, j’adore son dernier livre mais il m’a également donné envie de continuer à découvrir Haïti par d’autres auteurs comme il me donne envie de découvrir la littérature japonaise. J’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi ces dames vous ont dit cela car je pense que vous avez une chose qu’il n’a peut être pas: vous êtes musicien! Et le rapport est plus proche sur l’instant avec le public et vous avez vos articles sur le net que je ne me lasse pas de lire… Vous donnez des pistes musicales fort intéressantes et je fais de belles découvertes. Merci! Êtes-vous en vacances ou trop occupé pour nous donner de quoi machonner?? Le réel avantage de M. Laferrière pour moi, Française, c’est que je peux trouver ses livres plus facilement. Pour le reste, je vous trouve au top tous les deux!! Amicalement. Sonia

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