stanleypean.com


Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Escale à Edmundston

Même si le campus universitaire, niché sur les abords de l’autoroute à quelques minutes du Days Inn, ne manque pas de charme, je doute fort qu’Edmunston puisse se mériter un jour le titre de plus belle ville du Canada. Quand en plus on revient du bord de mer, le contraste est saisissant. Pourtant, deux arrêts au puits ici dans la même semaine; je devrais prendre garde, people will say I’m in love…

Plus sérieusement, nous avions décidé de cette escale pour éviter de faire les huit heures de route d’affilée, ce qui aurait été aussi diffcile pour les petits monstres que pour Patsy, seule conductrice à bord. D’où l’idée de réserver une chambre pour la nuit dans cet hôtel-motel vaguement kitsch, histoire de couper le trajet en deux. Et comme quoi  nous avons déjà nos habitudes, dans cette ville où je n’avais pas mis les pieds depuis quinze ans, nous sommes retournés souper au même buffet chinois où nous avions lunché en route mercredi.

— Je vous connais, vous êtes animateur à Espace musique, non? de me demander une autre cliente du resto, entre le comptoir où s’alignaient egg rolls et autres fritures et le bar à salades. Mais qu’est-ce que vous faites dans un buffet chinois à Edmundston?

Très bonne question, qui s’explique en partie par les caprices alimentaires de mon héritier, probablement le garçon le plus difficile qui soit. (Encore que je devrais me garder d’émettre des commentaires à ce sujet; aux dires de ma propre mère, je ne laissais pas ma place à son âge…) Entre repas et dodo, même au risque de forcer la note kitsch nous avons visionné un dvd justement acheté dans le bac de liquidation du five and dime local, à l’aller: The Avengers (Chapeau melon et bottes de cuir), film inspiré de la série culte des années 60, avec Ralph Fiennes et Uma Thurman dans les rôles immortalisés par Patrick McNee et Diana Rigg — et Sean Connery dans celui d’un vilain, caricatural à souhait. Divertissement honnête, même si sur le plan du charme Uma ne va pas à la cheville de Diana…

Éveillé avant l’aube, comme trop souvent ces jours-ci, je suis présentement en pyjama dans le hall de l’hôtel, à griffonner ces notes ede voyage avant de parcourir les manchettes des journaux et peut-être ensuite tenter de reprendre le fil de l’écriture. J’ai la tête ailleurs, c’est le cas de le dire, préoccupé par les anges de mon roman certes, quoique…

Tiens, la salle à dîner s’anime. Je ne suis apparemment pas le seul touriste matinal, ici; d’autres clients s’activent autour du continental breakfast buffet. Dehors, c’est pluie diluvienne, je plains déjà notre conductrice. Et moi qui croyais que John Steed et Mme Peel étaient parvenus à détruire la machine à dérégler le climat de Sir August de Wynter (Connery)! M’enfin, l’heure d’aller réveiller mes propres troupes approche…

August 8th, 2011
Catégorie: Commentaires, Réflexions Catégorie: Aucune

≡ Soumettez votre commentaire