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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Du refus d’honorer nos illustres disparus

Tombé au hasard d’une recherche dans l’Internet sur cette lettre ouverte de François Dumont, que j’ai autrefois côtoyé à l’Université Laval, publiée dans Le Devoir à la fin de la semaine dernière. Son propos m’a semblé d’autant plus pertinent à la veille de ce mariage royal dont je comprends assez mal l’engouement qu’il suscite dans ce Canada supposément affranchi de la couronne britannique. Lisez plutôt. Et méditez.

Québec, le 20 avril 2011

J’ai fait partie cet hiver du jury du prix Raymond-Klibansky, qui récompense chaque année le meilleur ouvrage parmi ceux dont la publication a été financée par la Fédération canadienne des sciences humaines. Quelle ne fut pas ma surprise de lire que le nom du prix avait entre-temps été changé pour «Prix du Canada en sciences humaines»! Comment a-t-on pu débaptiser un prix de cette manière? Monsieur Raymond Klibansky (1905-2005), philosophe de renom, méritait certainement cet hommage, qui était aussi un hommage à la philosophie elle-même. Le savant portait-il ombrage à son pays?

Dire que pendant ce temps, on continue de remettre des «Prix littéraires du Gouverneur général»… On peut se passer d’un philosophe, mais pas du substitut de la reine d’Angleterre, ce «gouverneur» saugrenu qui n’a même pas été élu, qui représente un assujettissement absurde et qui n’a rien à voir avec la littérature. Il faudrait donner à ces prix du Conseil des arts les noms de personnes qui ont accompli une oeuvre remarquable en littérature, comme c’est le cas pour Raymond Klibansky dans le domaine des humanités. Mais on préfère se célébrer soi-même.

François Dumont
Université Laval

April 27th, 2011
Catégorie: Commentaires, Lectures, Réflexions Catégorie: Aucune

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