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De l’avantage de ne pas parler suédois et autres plaisirs non-négligeables…

La scène est tirée du thriller The Prize (MGM 1963; en français, Pas de lauriers pour les tueurs), une comédie policière avec Paul Newman, Edward G. Robinson, Leo G. Carroll et l’éternellement ravissante Elke Sommer qui m’a inspiré bien des rêves torrides à l’adolescence. Allez savoir pourquoi, j’ai beaucoup parlé de ce film ces temps derniers, à des copains et copines qui n’en gardent que des souvenirs très diffus, pour autant qu’ils et elles l’aient vus.

Adapté d’un roman d’Irving Wallace et réalisé par Mark Robson, The Prize est à mon humble avis le meilleur film d’Alfred Hitchcock que n’aurait pas tourné Alfred Hitchcock, si vous voyez ce que je veux dire. Tous les ingrédients traditionnels du maître sont pourtant: le complot secret, l’homme innocent qui se retrouve mêlé par inadvertance à la sordide intrigue, la blonde suprêmement sexy et pourtant froide (comme un iceberg, aux dires du héros), l’humour très class… et bien du suspense et des sueurs froides.

Newman y incarne donc Andrew Craig, un écrivain américain en panne d’inspiration, qui n’a rien publié depuis une demi-douzaine d’années et qui se voit pourtant décerner le Nobel de littérature, qu’il accepte seulement à cause du généreux chèque qui lui permettra de continuer à noyer son impuissance créatrice dans l’alcool sans devoir continuer d’écrire sous pseudonymes les médiocres polars qui lui permettent de payer son loyer. Débarqué à Stockholm complètement ivre, ce coureur de jupons invétéré ne manque pas de susciter controverse après controverse au grand dam du Comte Jacobsson (Carroll), responsable de la cérémonie, et d’Inger Lisa Andersson (Sommer), la plantureuse attachée culturelle suédoise chargée de veiller sur lui. L’affaire se complique davantage lorsque Craig se rend soudain compte que le lauréat du Nobel en physique, le docteur Stratman (Robinson) aurait été kidnappé et remplacé par un double — et que les sinistres auteurs du rapt ne reculeront devant rien pour faire taire le trouble-fête d’Américain.

J’ai des souvenirs très vifs de ce thriller humoristique, redoutablement efficace, que certains internautes qualifient de pâle copie de North By Northwest (La Mort aux trousses) de Hitchcock, sans doute parce que les films ont beaucoup en commun, à commencer par le scénario signé Ernest Lehman (un vieux collaborateur de Hitch) et la présence de Leo G. Carroll. Et même s’il vaut mieux parfois protéger nos nostalgies de la réalité, de peur d’être déçu, qu’est-ce que je ne donnerais pas pour revoir ce film. Hélas, il n’existe toujours pas sur DVD…

February 6th, 2011
Catégorie: Commentaires, Réflexions, Vidéos Catégorie: Aucune

2 commentaires à propos de “De l’avantage de ne pas parler suédois et autres plaisirs non-négligeables…”

  1. cynthiatre a écrit:

    Il a l’air bien intriguant, ce film, Stanley. Et en plus, s’il vous a marqué à ce point… Je ne suis pas certaine de très bien comprendre le titre de votre billet, mais je peux vous dire après vérification que vous vous faites erreur et que The Prize est bel et bien disponible en format DVD; on peut en tout cas en louer ou en acheter une copie numérique téléchargeable sur iTunes. Je suis étonnée que vous n’y aviez pas songé… et j’ai bien envie de me le procurer.

  2. Stanley Péan a écrit:

    Tiens, une revenante! Il y a longtemps que vous ne vous étiez pas manifestée sur ce blogue, Cynthia. Merci pour l’info; c’est bête que je n’aie pas pensé de revérifier sur iTunes, mais Amazon.com continue de n’offrir que le format VHS.

    Quand au titre du billet, il fait référence à une réplique d’Elke Sommer dans l’extrait YouTube que j’ai mis en ligne. En laissant tomber la pile de journaux sur la table, elle annonce à Newman qu’il pourra y lire toutes les réactions à son irrévérencieuse conférence de presse du matin.

    — Et alors, je m’en tire comment? s’enquiert-il, sarcastique.
    — Je vous suggère de ne pas apprendre à lire le suédois.

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