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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Dans le feu de l’action

Eh bien, le coup d’envoi ayant été donné avant-hier, la trentième édition du Salon du livre de Montréal bat son plein, alors que je lutte depuis la nuit de mercredi à jeudi avec un début de grippe assez sévère qui m’a tenu loin de ce blogue. Ouverture en grande pompe, donc, mercredi, avec la ravissante Mireille Deyglun toute de rouge vêtue qui officiait à titre de maîtresse de cérémonie. Sur scène, ont défilé René Bonenfant (président du c.a. du Salon), Micheline Lachance (présidente d’honneur de l’événement), le maire de Montréal Gérald Tremblay (qui décidément prend goût à ses manifestations culturelles et c’est tant mieux!), Simon Breault (le vice-président du Conseil des arts du Canada, directeur de l’École nationale de théâtre et président de Culture Montréal qui aimerait bien que nous discutions, lui et moi, de nos divergences d’opinion un de ces quatre), et quelques autres dignitaires. Allez savoir pourquoi, c’est à mon pote Maxime-Olivier Moutier qu’on a demandé de prendre la parole au nom des autres écrivains invités d’honneur du Salon. Mal préparé, Max a improvisé un petit mot qu’il voulait plein d’humour et qui est hélas néanmoins tombé à plat; rien de catastrophique, ainsi que je lui ai dit ensuite, mais un peu dommage. Après lui, Michel Tremblay a parlé plus éloquemment et simplement du plaisir de rencontrer ses lectrices et lecteurs pendant les cinq prochains jours.

Dans La Presse d’hier, tenue de salon oblige, deux articles portaient sur les dessous de l’industrie du livre: l’un, signé Louise Leduc, abordait la rénumération des écrivains («Les écrivains sont-ils payés à leur juste valeur?»); l’autre, signé Paul Journet, faisait écho aux sempiternelles récriminations de Michel Brûlé qui se prétend lésé par le système d’attribution des subventions par les diverses instances gouvernementales («Michel Brûlé dénonce le “copinage” au Conseil des arts du Canada»). À en croire l’intouchable éditeur, le processus est livré à la corruption de ses pairs qui lui en veulent personnellement et qui nuisent systématiquement à ses deux maisons d’édition. Pour un entrepreneur qui a bénéficié cette année d’un soutien de plus d’un demi-million de dollars versé par les différents paliers gouvernementaux, je trouve Brûlé bien culotté de se plaindre. Mais bon, on connaît sa chanson…

Malgré la fièvre qui m’enflammait les sens, j’ai non seulement réussi à récupérer ma nouvelle trompette (une Martin Deluxe, achetée à rabais sur ebay qui m’attendait au bureau de poste depuis quinze jours), mais je me suis acquitté de mes obligations d’invité d’honneur de bonne grâce et avec dignité: deux sympathiques causeries menées avec brio par Danielle Vaillancourt en matinée et Gilles Archambault en soirée, une entrevue avec la radio haïtienne, des séances de dédicace… J’ai même trouvé le courage d’aller travailler un brin sur mon portable au peaufinage de ces traductions promises pour avant-hier à mes éditrices de la courte échelle (j’achève, les filles, j’achève). Après, relativement tôt, je suis rentré sagement chez moi soigner ma grippe.

Ça va mieux ce matin et je n’en suis pas malheureux, compte tenu de l’horaire de la journée: animation de la conférence de presse où sera dévoilée la liste des finalistes du Prix littéraire des collégiens, participation à une table ronde sur la littérature jeunesse animée par Laurent Laplante, séances de dédicace pour la courte échelle et mémoire d’encrier, allocution présidentielle lors de l’événement Livres comme l’air présenté conjointement par le P.E.N., Amnistie internationale, les Librairies indépendantes du Québec et l’UNEQ, dévoilement du lauréat du Prix de la bande à Moebius… et enfin banquet officiel du Salon.

Survivrai-je à tout ça? (Bon, ça va, j’arrête de me plaindre et je vais me doucher à la place…)

November 16th, 2007
Catégorie: Commentaires, Lectures, Réflexions Catégorie: Aucune

6 commentaires à propos de “Dans le feu de l’action”

  1. Enne a écrit:

    Pouvez-vous nous annoncer les oeuvres en lice, pour le prix littéraire des collégiens ? Elles ne sont annoncées nulle part (même pas sur le site officiel) ! Je meurs d’impatience de savoir, mais mes deux mousses malades m’empêchent de me déplacer !
    Bon salon,

    N

  2. Enne a écrit:

    Laissez tomber. En désespoir de cause, j’ai téléphoné à la salle de presse du Salon (on m’a alors annoncé que Pierre Sasson ( sic) était en lice) ; mais comment se fait-il que personne ne relaie l’information ? C’est pourtant le deuxième prix littéraire le plus important du Québec ! Rien sur le site de Radio-Canada, du Devoir, de La Presse, de Canoe (ça, … pas étonnant) du Salon du livre ou du prix littéraire des collégiens… Cela n’a pas été mentionné aux bulletins de 18 h, et je n’ai rien trouvé dans la blogosphère. Dégoûtée je suis.

    J’adhèrerais bien à la théorie du complot, mais… je pense que c’est plutôt le signe d’une société qui aime l’idée d’avoir une culture distincte, mais qui n’est pas prête à la mettre à l’avant-scène.

    Pas grave.
    J’ai la liste.
    Et beaucoup de lecture à faire !
    N

  3. Stanley Péan a écrit:

    En ma qualité de porte-parole du Prix littéraire des collégiens, je déplore que l’information ne soit pas plus aisément accessible. Je fais ce qui est en mon pouvoir pour y remédier immédiatement.

  4. Enne a écrit:

    Bonjour !

    J’ai fureté sur votre site par aprè s et je n’ai pu m’empêcher de trouver ironique la situation alors que vous en parliez tout récemment dans “De la place de la littérature” !

    J’enseigne la littérature au collégial, je suis donc un peu au courant de l’absence d’intérêt pour la culture en général. Cela dit, j’ai été étonnée, lorsque j’ai donné mon premier cours, en 2005, de constater que les étudiants “lecteurs” levaient le nez sur la littérature québécoise, lui préférant plutôt la littérature française ou russe (!). Ce constat m’étonne encore.

    Cordialement,

    N

  5. Venise a écrit:

    Ah bien, soulageons Enne, je lui dirais que je viens de lire directement sur le site des Collégiens les détails du concours et que je m’apprêtais justement à l’aborder dans Le Passe-mot.
    Tout est disponible, à qui sait attendre.

  6. Enne a écrit:

    Bonjour Venise,
    Vous avez raison de dire que les détails du concours figurent sur le site du Prix littéraire des collégiens, mais les cinq titres en lice pour l’édition 2007-2008, eux, n’apparaissent nulle part, si je ne m’abuse ! Enfin, cela n’a plus vraiment d’importance puisqu’ils ont gracieusement été mis en ligne aujourd’hui sur ce site. Je dirais donc plutôt : tout est disponible lorsque l’on demande !
    N

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