Combien de mots vaut une image, encore…? (ou les malheurs de Nelly)
Jean-François Nadeau signe une belle et fort pertinente chronique sur le «phénomène» Nelly Arcan dans Le Devoir de ce matin (En aparté : «Les défauts du réel»). Nadeau y cite ce portrait/critique pour le moins étrange de la romancière paru dans le quotidien parisien Le Monde, article où Arcan se plaint du traitement que lui réservent les médias québécois : «Au Québec, déclare-t-elle, l’autofiction est considérée comme un crime… Mes nombreuses apparitions médiatiques ajoutées à cela, je l’ai payé très cher…» À l’instar du patron des pages culturelles du Devoir, on se demande de quel exorbitant tribut se plaint l’auteure de Putain, de Folle et d’À ciel ouvert, qu’on a pu voir, lire et entendre sur toutes les tribunes possibles et imaginables depuis une quinzaine de jours? Certes, on ne peut pas dire qu’elle a eu la partie facile sur le plateau de Tout le monde en parle, dimanche soir dernier. Mais comme je le lui avais d’ailleurs signalé dès ses débuts, alors qu’elle était de passage à l’émission Bouquinville que j’animais il y a des lustres à l’antenne de la défunte Chaîne culturelle de Radio-Canada, Nelly Arcan est la principale artisane de ses malheurs médiatiques. C’est elle qui depuis la parution de son premier roman entretient cette apparente divergence entre le matière à livrer et la manière de le faire. Et elle a beau se plaindre, ainsi qu’elle le fait avec un sursaut de lucidité via sa chronique de cette semaine dans l’hebdomadaire culturel Ici, ça ne change pas grand chose à la donne. Quel paradoxe! Et quelle belle illustration de la difficulté de choisir entre être Réjean Ducharme ou Madonna…
À consulter (tandis qu’ils sont encore en ligne):
En aparté : «Les défauts du réel», par Jean-François Nadeau
«À ciel ouvert : la beauté du scalpel», par Christine Rousseau
Accent grave : «L’image», par Nelly Arcan
Catégorie: Lectures, Réflexions Catégorie: Aucune
