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Les carnets web de l'écrivain Stanley Péan

Le mépris ne fera qu’un temps

Rapaille et Labeaume (Le Devoir)

C’est Paul Auster qui a raison, au fond: on n’invente pas de pareilles coïncidences. Trois jours à peine après mon échange passionnant avec mon frère Stefan Psenak, écrivain et désormais échevin à Gatineau, sur la responsabilité des élus (peu importe le pallier gouvernemental), sur les comptes qu’ils ont à rendre à leurs contribuables, éclate au grand jour l’affaire Clotaire Rapaille, qui à mon humble avis révèle moins la fumisterie du gourou du marketing que celle de Régis Labeaume, cet arrogant politicien de campagne totalement dénué de classe et d’élégance, drapé dans son orgueil de minable roitelet mesquin et revanchard.

Il fallait vraiment le voir hier après-midi lors de son point de presse pour annoncer la résiliation du contrat de Rapaille: bourru, boudeur et agressif à l’égard des journalistes qui certes ne l’ont pas épargné (le méritait-il?), accusant Isabelle Porter et Le Devoir de donner dans le «journalisme de colonisé» (au contraire, on suppose, de lui qui n’a pas justement eu un comportement de colonisé en engageant aux frais des contribuables son Maître Renard à un quart de million$), reprochant à telle autre journaliste de n’être pas au service du public mais d’une entreprise cherchant à faire des profits (risible reproche, venant de quelqu’un qui gère l’hôtel de ville comme une PME!), affichant un mépris malsain pour ces journalistes qui se prennent pour des psychanalistes (au contraire, encore, du prétendu psychanaliste du marketing et des maires qui se prennent pour des messies).

Minable communicateur, piètre gestionnaire de crise, le maire Red Bull aura encore une fois dans cette histoire fait l’étalage de ce mépris de plus en plus répandu chez une certaine classe politique de droite, de moins en moins excusable, à l’égard de la presse et du public. Érigé en système par Stephen Harper et ses émules, ce mépris n’aura qu’un temps, espérons-le. Comme l’écrivait Albert Camus, «toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme».

March 30th, 2010
Catégorie: Commentaires, Événements Catégorie: Aucune

2 commentaires à propos de “Le mépris ne fera qu’un temps”

  1. Stéphane Plante a écrit:

    Très ironique d’entendre Labeaume traiter quiconque de colonisé quand lui-même n’a jamais voulu remettre en question la reconstituion de la Bataille de Plaines d’Abraham, ni s’embarrasser de rebaptiser le Red Bull Crashed Ice…

    Ironique aussi de l’entendre accuser les journalistes de travailler pour des entreprises qui recherchent le profit alors qu’il se vante lui-même de venir du milieu des affaires et de s’en inspirer dans la gestion de SA ville.

    Petit politicien provincial.

  2. Frederic Cardin a écrit:

    M. Péan,

    On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Je n’aurais jamais cru qu’il pouvait également être savoureux servi de manière aussi “bouillante” que la vôtre, dans l’entrée de blogue consacrée au Roi-Bouffon (se prenant parfois pour le Roi-Soleil) de la Vieille Capitale. La profondeur et la richesse de vos références n’ont d’égales que la vacuité intellectuelle et l’arrogance crasse de ce Pantalone culotté de la politique “provinciale”. Évitons également ce mot d’esprit de circonstance, et plutôt facile, qui acoquinerait douteusement Gaston Miron et le Guignol de Québec en le qualifiant d’«homme rapaillé». Au-delà de la coïncidence grammaticale, cette haute voltige culturelle le laisserait pantois (pour une fois, direz-vous).

    Mais trève de références savantes qui, de toute façon, échapperont totalement au principal intéressé, véritable Géronte de notre burlesque et vaudevillesque scène politique municipale.

    Suggérons simplement à M. Labeaume de considérer cette pensée de Pierre Desproges: “Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d’entraînement, on peut arriver à en faire des militaires.”

    Vous êtes si près de Val Cartier, M. Labeaume (pauvres militaires)….

    Bien à vous,

    Le Docteur

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